Valorex
L'expert du produit extrudé passe de trois à six sites de production
Outre ses deux sites en propre, en Ille-et-Vilaine, et son partenariat avec le groupe Inzo dans l'usine d'Argentan, Valorex annonce que ses produits seront désormais fabriqués dans trois nouvelles usines en France, une joint venture ouverte l'an dernier avec Terrena, et deux licences de marque. D'autres pourraient suivre.




Spécialisée dans la cuisson-extrusion de graines oléo-protéagineuses pour la nutrition animale, Valorex est installée depuis 1993, à Combourtillé. Autour de son métier de transformateur, le fondateur Pierre Weill a construit un projet complet de valorisation des productions végétales qui se traduit aujourd'hui par la contractualisation pour l'achat de graines de lin, de féverole et de lupin.
Promouvoir les cultures de lin, féverole et lupin« Il faut relancer la production de ces cultures qui sont rarement enseignées dans les lycées agricoles. C'est pourquoi nous travaillons avec tous les établissements en Bretagne et que nous élargissons aux Pays de la Loire. Nous avons besoin de matières premières et les producteurs d'une certaine sécurité sur leurs débouchés et sur les prix. Nous leur proposons donc des prix maximum et des prix minimum pour des contrats de trois ans », explique Stéphane Deleau, directeur de l'entreprise. Connu pour son concept Bleu-Blanc-Cœur construit sur les oméga 3 du lin, jusqu'aux avantages des consommateurs de produits animaux, la société pointe également l'avantage des protéagineux pour améliorer l'autonomie protéique nationale. « Désormais, des grosses coopératives comme Dijon Céréales regardent ces productions d'un point de vue agronomique, car ce sont d'excellentes têtes d'assolement. Le service élevage s'y intéresse pour leur qualité nutritionnelle », explique Pierre Weill, qui se définit aussi comme « créateur de filières ».
“Les surcapacités de la nutrition animale offrent des reconversions pour certaines usines par l'installation de lignes de cuisson-extrusion
L'année 2014 marque une nouvelle étape dans le développement de l'entreprise : outre le regroupement de ses quatre activités (nutrition animale, alimentation humaine, laboratoire, conseil) sous la même marque Valorex, la société développe trois sites de production dans l'Hexagone. « Nos produits étaient fabriqués jusqu'à l'an passé dans trois usines : nos deux sites de Combourtillé et de Chatillon en Vendelais dans l'Ille et Vilaine, ainsi que chez notre partenaire Inzo à Argentan (61). Nous avons lancé une joint venture avec Ter-rena et Sofiprotéol à Ingrandes (86), et signé deux nouvelles licences de marque avec Mélila dans l'Aveyron et Mou-”lin d'Avannes à côté de Besançon ». Souffrant d'une capacité excessive de production, la nutrition animale française ouvre des opportunités pour reconvertir certaines usines par l'installation de lignes de cuisson-extrusion. « Nous n'allons pas travailler avec tout le monde, nous privilégions nos partenaires historiques pour notre croissance », insiste Stéphane Deleau, qui annonce que d'autres ouvertures vont suivre. « Nous avons engagé des discussions avec des entreprises de différentes régions, notamment au Nord de la Seine et avec Dijon Céréales, mais rien n'est encore signé. Nous savons que nous avons encore besoin de croître ».
Valorex a produit 131.000 t d'extrudés l'an passé, pour un chiffre d'affaire de 78 M€. En France, 80 % des usines d'aliments utilisent ses aliments extrudés. L'exportation se développe fortement : à travers des licences de marque comme en Allemagne et en Suisse, ou par la vente de noyaux, tant dans l'UE qu'au grand export, Japon et Corée en tête. La croissance se poursuit sur la campagne 2013/2014, avec une prévision de 80 M€. L'entreprise compte 115 salariés, dont 30 ingénieurs et chercheurs. Son investissement dans la R&D s'illustre par 12 brevets déposés, sur des aliments spécifiques, sur des procédés (détoxification de la graine de lin), mais aussi sur des méthodes : détermination de la qualité nutritionnelle des lipides du lait, de la quantité de méthane produite par un ruminant, de la quantité de certains acides gras dans la viande, évaluation de l'efficacité d'une ration pour ruminants… L'entreprise investit dans ses usines et en R&D : 3,5 M€ en 2013 et de nouveau 3,5 M€ cette année.