L'évaluation des variétés recommandées par la meunerie française passe de trois à deux ans

Un nouveau protocole d'évaluation des variétés destinées à faire partie de la liste des blés recommandés par la meunerie (VRM) a été présenté par l'Association nationale de la meunerie française (ANMF), le 10 avril à Paris. Cette évolution permettra de gagner un an par rapport au dispositif précédent grâce au rapprochement de l'ANMF, Arvalis et du Comité technique permanent de la sélection (CTPS - Geves). Désormais, il faudra deux années pour inscrire une variété de blé en VRM contre trois minimum.
Partenariat renforcé avec Arvalis et le CTPS
Cette accélération de la procédure d'inscription des VRM est le fruit du rapprochement avec Arvalis et le CTPS. Ainsi, dès l'année du choix de son inscription au catalogue, une variété pourra faire l'objet d'analyses technologiques des échantillons CTPS2 sur 6 à 8 lieux (contre 4 précédemment ). L'année suivante, un choix de variétés en observation (VO) sera décidé en mars par l'ANMF, suivant les résultats technologiques du CTPS. Les variétés sélectionnées pourront ensuite être testées par les meuniers (qui recevront 400 kg de grains des obtenteurs), dont les résultats seront étudiés en mars de l'année suivante par l'ANMF et pourront être choisies pour être inscrites en VRM. La liste des BPMF sera également établie à ce moment-là. L'élargissement du nombre et de la zone d'essai, l'élimination des doublons, ou encore le transfert de certaines charges génèrent un gain financier pour l'ANMF mais surtout de temps. « Il arrivait parfois que l'inscription se fasse après la période la plus faste pour une variété », note B. Valluis, président délégué de l'ANMF. Concernant l'étude de la valeur meunière d'une variété en observation, les moutures seront effecuées sur le moulin pilote de l'Enilia-Ensmic à Surgères, en vue d'analyses sur le rendement en farine, le comportement en mouture, la rhéologie et la panification. Alors que l'ANMF n'en étudiait que 5 (au plus) en observation, elle s'intéressera à 13 variétés pour 2015. Plus globalement, cette nouvelle procédure permettra de ne pas passer à côté de certains blés, en analysant tous les blés panifiables. « Le vieux critère selon lequel les variétés de qualité ne peuvent faire de rendement est battu en brèche », estime B. Valluis. En s'y référant, la variété Rubisco aurait été écartée, note l'ANMF.
Enfin, pour la récolte 2015, 71 % des surfaces de blé tendre ont été semées avec des BPMF dont 34 % de blés recommandés par la meunerie.