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Conjoncture / productions animales
L’Europe s’attend à une hausse de l’offre d’agneaux d’outre-Manche

Alors que l’Europe continentale voit sa production se replier, l’Irlande et la Grande-Bretagne se révèlent plus optimistes.

Avec l’Aïd El Kebir, les marchés en vif ont connu, ces derniers jours, une effervescence qu’ils n’avaient pas vécue depuis Pâques. Les agneaux lourds ont été très recherchés et leurs prix ont décollé. Mais l’activité lors des fêtes religieuses ne doit pas occulter le calme qui règne le reste de l’année sur un marché en déclin. Car les consommateurs sont de moins en moins au rendez-vous. À 13,62 euros le kilo en septembre, la viande d’agneau est très chère pour des ménages confrontés à la crise. Sur les huit premiers mois de l’année, les achats ont reculé de 7,1 % par rapport à la même période de 2011, d’après le panel Kantar. Une tendance suivie par la restauration hors foyer, la consommation par bilan reculant de 4,2 % en cumul de janvier à juillet par rapport à la même période de 2011, selon Agreste.

L’Europe continentale sur le déclin
    Les abattages d’ovins continuent de décliner en France. Sur les sept premiers mois de l’année, ils ont reculé de 4,1 % par rapport à la même période de l’an dernier, selon Agreste. En juillet, la baisse atteint 8,7 % par rapport à un mois de juillet 2011 qui avait connu des volumes relativement abondants en raison de la sécheresse printanière.
    Une tendance qui n’est pas franco-française. La production espagnole, qui contribue pour 19 % à la production européenne, a reculé de 2 % au premier semestre 2012 par rapport à 2011. La consommation a néanmoins diminué plus vite, ce qui a incité nos voisins ibériques à développer leurs exportations, en particulier vers la France. En Grèce et en Italie, la production a reculé respectivement de 4 % et 5 % au premier semestre. Les prévisions de l’organisation britannique AHDB/Eblex laissent par ailleurs envisager la poursuite de la baisse du cheptel allemand ces deux prochaines années. Au final, la production de l’Europe des 15 a baissé de 1 % au premier semestre, à 340.000 t, selon l’AHDB/Eblex. En cause, la baisse du cheptel reproducteur et une météo peu favorable dans plusieurs pays. Un repli qui devrait se confirmer au second semestre 2012. La hausse des coûts de production liée l’alimentation animale semble porter un coup aux systèmes d’élevage d’Europe continentale, très dépendant des céréales.

Irlande et Grande-Bretagne en forme
    À l’inverse, l’Irlande se détache, avec une hausse de 6 % de sa production au premier semestre. Une tendance qui devrait se confirmer sur la deuxième partie de l’année en cours, puis se calmer en 2013. Les producteurs semblent rassurés par la persistance de prix élevés et le cheptel reproducteur se développe. Le marché intérieur est dynamique, tout comme l’exportation qui représente 96 % de la production irlandaise, pour l’essentiel sur l’Union européenne. L’Irlande profite du désengagement de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie sur le marché européen. L’Océanie a vu ses expéditions diminuer et se recentrer vers les pays du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud-Est. L’Irlande a toutefois connu un revers sur le marché français. Les ventes sur l’Hexagone ont reculé de 4 % à 8.100 tonnes, sous l’effet d’une concurrence espagnole accrue.
    Au Royaume-Uni, si la production a reculé de 1 % au premier semestre, l’ensemble de l’année devrait être plus positif. Les prévisions sont à une hausse plus nette en 2013.
    Pour ces deux pays concurrents, l’avenir s’annonce sous de bons auspices. Leur système d’élevage extensif et à l’herbe leur permet de ne pas trop dépendre de la volatilité des prix de l’aliment et, ainsi, de pouvoir rester compétitifs. Le repli de la production chez leurs principaux clients (France, Allemagne) et concurrents (Espagne) leur laisse par ailleurs le champ libre. Excepté si la crise économique ne cesse d’accentuer le déclin de la consommation de viande ovine en Europe.

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