Aller au contenu principal

Organismes génétiquement modifiés
L’étude de Séralini sur le maïs NK603 tombe mal pour la nutrition animale

Alors que les fabs réclament l’accès au maximum de matières premières, notamment aux OGM, l’étude relance la polémique sur leurs autorisations.

GRAIN DE SABLE. A quelques jours d’un vote sur l’autorisation d’importer certains maïs OGM au niveau européen, l’étude du professeur Gilles-éric Séralini (Criigen) pourrait retarder cette possibilité attendue par l’industrie européenne de la nutrition animale. Au-delà des résultats concluant à une surmortalité des rats nourris avec du maïs NK603, cette étude assortie de la parution d’un livre et d’un film documentaire, dénonce la légèreté de la procédure d’autorisations en vigueur sur les OGM à destination alimentaire. Ce sont notamment les durées des tests sur les cobayes animaux, qui sont pointées du doigt. Un laxisme qui a déjà trouvé échos auprès du gouvernement qui a prévenu que les conditions d’autorisations seraient revues quels que soient les résultats des contre-expertises (effectuées par l’Anses en France et par l’Efsa à l’échelle européenne) actuellement en cours.

Le ministre de l’Agriculture veut renforcer les procédures d’autorisation
    « Il y a deux solutions : elle (l’étude sur le maïs NK603) est validée et là, il est clair, comme l’a dit le Premier ministre, qu’il faut interdire l’importation de ce maïs (...) à l’échelle européenne (...). Si elle n’est pas validée, (...) ça ne change rien sur ce que j’ai dit, sur la nécessité de revoir les protocoles d’autorisation de ces OGM à l’échelle européenne », a déclaré Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture sur RTL le 26 septembre. « On sait aujourd’hui qu’il y a des failles » dans ces protocoles, a ajouté le ministre, relevant les trop courtes durées des études d’impact et de toxicité (90 jours contre deux ans pour l’étude sur les rats de Gilles-éric Séralini), ou l’absence d’évaluation risques/avantages, qui a cours pour les médicaments. Une situation qui s’explique par le poids des industriels du secteur, qui « imposent une partie de la loi », estime le ministre, reprenant ainsi certaines remarques du professeur Séralini. Une position qui tranche radicalement avec celles des précédents gouvernements et qui pourrait peser sur l’avenir du secteur des biotechnologies en France, voir au-delà, et dans un premier temps sur certaines autorisations d’importations souhaitées par la filière de la nutrition animale française.
    Les OGM déjà autorisés pourraient également être remis en question si de nouvelles procédures étaient exigées pour autoriser leurs importations en France ou dans l’UE. Les tourteaux de soja, majoritairement OGM, seraient les principaux concernés.

Les Fab s’en remettent à la responsabilité de l’état
    Les syndicats de fabricants d’aliments du bétail, qui s’impatientent de voir de nouvelles autorisations de maïs OGM, n’ont pas réagi publiquement à cette étude, contrairement à d’autres associations. Leurs représentants, semblent temporiser. « Ce n’est pas aux Fab de porter un avis sur cette étude. Nous rappelons que la décision d’autoriser des matières premières relève de la seule responsabilité des pouvoirs publics. Les industriels se conformeront aux décisions des autorités en la matière», explique Stéphane Radet, secrétaire général du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale, interrogé sur la question. « Nous avons été surpris par cette étude » déclare pour sa part Michel Dochez de Coop de France Nutrition animale. Mais, « nous nous adapterons si besoin ». Un élément positif est toutefois souligné par le représentant de Coop de France qui voit dans le retour de cette ancienne polémique « un élément susceptible de relancer le discours sur le développement des cultures protéiques ». En 2011, près de 4 Mt de soja sous forme de tourteaux ou de graines ont été utilisées par les fabricants d’aliments du bétail. Sur ce volume, près de 80 % sont des OGM.

Les plus lus

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

parcelle de blé dur dans les Bouches du Rhône
Moisson 2025 : un démarrage précoce et prometteur en Europe du Sud

Alors que la moisson a déjà débuté dans plusieurs pays au sud de l’Europe, les premières estimations tablent sur une…

De gauche à droite : Michel Waast (Moulins Waast), Tristan Wecxsteen (boulanger, Les pains de Tristan), Thierry Hache (Grainoble) et Émile Waast (Moulins Waast)
Blé biologique : des prix minimums en blé et maximums pour la farine dans les filières #AgroDiverSanté

Les Moulins Waast et Grainoble Bio ont mis en place un partenariat autour d’une filière semence-blé-farine-levain-pain bio en…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne