Roquette
A Lestrem, le maïs n’a pas encore livré tous ses secrets
Roquette produit de l’ami-don sur son site de Lestrem, dans le Pas-de-Calais, depuis 1933. D’abord à partir de pommes de terre, puis de maïs et de blé. Avec un développement actuel orienté vers la chimie du végétal et la nutrition-santé, le groupe nordiste figure parmi les cinq leaders mondiaux du cracking des céréales, un savoir-faire qu’il maîtrise du pilote de laboratoire à l’application industrielle.
Lestrem, site historique de Roquette créé en 1933, travaille maïs et blé à parité. Chaque jour, 7.000 tonnes sont acheminées par route (30 %) et par fer (70 %), et aussitôt déchargées dans les silos par une soixantaine de camions et par 4 à 5 trains, de 1.300 t chacun. « Et on fait en sorte qu’il sorte 7.000 t de produits finis ! », souligne d’emblée Guillaume Fichet, le directeur du site nordiste.
La nouvelle campagne maïs a débuté le 9 octobre dernier. Pendant cinq à six semaines, la plus grande bioraffinerie d’Europe réceptionnera un maïs “vert”, semi-humide, réceptionné directement dès la récolte, sans passer par la case séchage. « Nos contrats signés avec les OS stipulent la réception d’un maïs à 15 % d’humidité, alors que ce maïs vert est en général à 25-30 % d’humidité », explique Richard Wos, responsable Qualité et Logistique céréales à Lestrem.
C’est, à chaque campagne, une nouvelle organisation et de nouveaux réglages qu’il faut déployer tout au long de la chaîne de production de l’amidon. Et ce, en flux tendu en fonction de la précocité des grains récoltés.
« Les matières premières sont variables en fonction des années, de la météo et des bassins d’approvisionnement », souligne en effet Grégory Coutelle, le responsable de l’amidonnerie de maïs de Lestrem.
Sur ce site, Roquette réalise aussi une grande part de sa recherche et développement. Il abrite en effet 250 des 300 chercheurs du groupe, en nette augmentation depuis que Roquette a étendu ses multiples applications de l’amidon aux bioplastiques ainsi qu’aux applications liées aux microalgues. Dans ce domaine, après avoir mis en service une première tranche de production d’un ingrédient alimentaire issu de microalgues en 2012 (300 t/an), le groupe devrait lancer une seconde unité de 5.000 t/an dès la fin d’année.
Lestrem héberge enfin toute l’activité industrielle organisée autour des productions d’amidons issus du maïs et du blé, les sucres de céréales et les polyols (sorbitol, mannitol, xylitol). « Roquette a concrétisé beaucoup d’applica-tions du maïs qui n’a pourtant pas livré encore tous ses secrets », assure Guillaume Fichet.
L’usine fabrique 600 à 700 produits finis différents. Des spécialités destinées notamment aux industries agroalimentaires, à la chimie, à l’industrie papetière, au pet food, à l’aquaculture et à la pharmacie-cosmétologie. Dans ce secteur, Roquette produit des dextroses injectables pour les applications médicales, segment sur lequel il a le leadership européen et pour lequel il a mis en service un nouvel atelier de production en juin 2012.