A l’Est, grandes manœuvres

La semaine dernière, l’association céréalière ukrainienne se serait officiellement opposée au projet de pool mer Noire, demandant à son gouvernement de l’abandonner purement et simplement. Rappelons que le pays a annoncé, mi-octobre, la signature, avec la Russie, d’un protocole pour la mise en place de cette alliance. Le rapprochement et la coordination des exportations de la Russie, de l’Ukraine, voire du Kazakhstan, supposeraient la création, par Kiev, d’un monopole d’état. Or la filière céréalière ukrainienne veut rester maître de sa mise en marché. Elle pointerait aussi le décalage entre la productivité de ses exploitants et les autres protagonistes, aux rendements inférieurs, selon Les Échos du 29 novembre. Par ailleurs, l’Ukraine vient de fermer la porte au projet de partenariat avec l’UE, prévoyant notamment des accords de libre-échanges. Celui-ci devait être signé le 29 novembre à Vilnuis. Une décision vécue comme une victoire par la Russie, qui jugeait ce potentiel rapprochement à l’Ouest comme une trahison. Sanctions économiques, menaces de stopper son approvisionnement en gaz, Moscou a multiplié les intimidations pour convaincre l’Ukraine de rallier son camp. Kiev a donc choisi de tourner le dos à l’Europe et de donner des gages de confiance à la Russie. Mais l’Ukraine l’assure : « Ce choix a été dicté seulement par des considérations économiques. » Les céréaliers ukrainiens peuvent peut être garder espoir d’être entendus... !