L'essor du soja français passera par la création de filières régionales
Pour pérenniser la hausse des surfaces de soja en France, Terres Univia travaille, avec les opérateurs, à l'élaboration d'un cahier des charges et l'implantation de sites de trituration.

Une étude de Terres Inovia sur la qualité du soja français 2014, la première en la matière, a montré l'hétérogénéité de la teneur en protéines des fèves produites dans les grands bassins de production nationaux (cf. tableau). Ces résultats vont alimenter une réflexion menée par Terres Univia, en partenariat avec les organismes stockeurs et les fabricants d'aliments pour animaux, sur les modalités de soutien au développement de filières régionales de soja. Il convient en premier lieu de définir un cahier des charges, déclinable par bassin de production, afin d'adapter le taux de protéines aux conditions pédoclimatiques. Par ailleurs, la création d'outils de trituration permettrait d'accroître la consommation de soja français sous forme de tourteaux, plus digeste pour les animaux.
Des taux de protéines meilleurs que les origines américaines« Le bassin Est a été le premier à mettre en place un cahier des charges pour du tourteau de soja High Pro, très riche en protéine, explique Charlotte Chambert, réfé-rente Soja pour Terres Inovia. Les résultats de l'étude ayant montré une hétérogénéité interrégionale, les professionnels s'orientent vers un taux protéique, ou une fourchette, adapté à chaque zone de culture. » Des teneurs qui, au niveau national (42,3 % de la MS), apparaissent « un peu meilleures » que les références de collecte nord-américaine (39,5 % de la MS pour les États-Unis et 40,6 % de la MS pour le Canada), précise l'étude. Des données qui restent à confirmer par l'analyse de la récolte 2015.
« Le soja présente un facteur antinutritionnel, qui est désactivé par chauffage ou sous l'effet de la pression », précise par ailleurs la spécialiste. D'où la nécessité de créer des usines de trituration dans chaque bassin de production. À l'image du site Extrusel à Chalon-sur-Saône, qui transforme le soja du bassin Est.