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Céréales
Les ventes de blé européen en retard

D’après l’Office des grandes cultures, les exportations de blé européen accusent un retard par un manque de compétitivité, qui tend à se résorber

EXPORTATION. Lors de sa dernière réunion, le Conseil spécialisé céréales de l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (OniGC), a confirmé que les prix du blé se sont quelque peu détendus au cours des dernières semaines et l’épi hexagonal retrouve des couleurs à l’exportation sur ses destinations de proximité. Par conséquent, l’Office a révisé à la hausse ses prévisions d’exportations de blé sur pays tiers à 4,7 millions de tonnes (+ 0,2 Mt par rapport au mois dernier).

De son côté, l’orge française profite de l’absence de l’Ukraine sur la scène internationale pour répondre aux besoins incompressibles de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Les exportations d’orge en grains sont également revues à la hausse de 150.000 tonnes par rapport au mois dernier. Le maïs, désormais moins cher que le blé, est pour sa part plébiscité par les fabricants d’aliments du bétail français. Si il reste la principale céréale utilisée dans l’alimentation animale avec 4,9 Mt consacrées à ce débouché, les incorporations de maïs pourraient atteindre 3,6 Mt, loin devant l’orge (1,1 Mt) ou le sorgho (0,6 à 0,7 Mt).

Retard à l’allumage des exportations UE

Les exportations céréalières communautaires accusent du retard par rapport à la dernière campagne. Alors qu’en 2006/2007 l’Union européenne était exportatrice nette, elle est, à ce jour, importatrice nette à hauteur de 2,5 Mt toutes céréales confondues.

Mais ce constat global cache des disparités. Les exportations de blé européen ont tourné au ralenti en début de la campagne, en raison d’un manque de compétitivité par rapport à d’autres origines. En revanche, les exportations d’orge ont démarré très tôt, en l’absence de concurrence ukrainienne sur les marchés. De son côté, le rythme de tirage de certificats à l’importation est près de deux fois supérieur à celui de la dernière campagne. Depuis début juillet 2007, des certificats ont été tirés pour l’importation de 3,9 Mt de maïs, 2,1 Mt de blé tendre, 1,1 Mt de sorgho et 0,6 Mt de blé dur.

Plus d’utilisations industrielles dans l’UE

La production de blé tendre en 2007 est estimée à 113 Mt pour l’UE à 27, soit une baisse de plus de 4 Mt par rapport à 2006. Les importations s’élèvent à 4,6 Mt, en très légère augmentation par rapport à l’an dernier (4,4 Mt), alors que les utilisations intérieures représentent moins de 52 Mt pour l’alimentation animale, contre 56 Mt l’an passé. Les incorporations de blé dans l’alimentation animale devraient en effet diminuer en raison du recul des disponibilités et de la hausse des cours du blé, au profit des autres céréales et des tourteaux de colza et soja. La consommation humaine et industrielle devrait en revanche légèrement progresser à un peu plus de 56 Mt en raison de la mise en service de nouvelles unités de bioéthanol et d’une amidonnerie au Royaume-Uni.

Les exportations sur pays tiers seraient prévues en baisse à moins de 7 Mt, contre près de 11 Mt en 2006/2007, en raison du recul des disponibilités. Les stocks européens de fin de campagne s’établieraient donc à moins de 10 Mt, en recul de près de 3 Mt par rapport à 2006/2007.

Les blés français plus compétitifs à l’export

La production française de blé est révisée à la baisse à 31,6 Mt ( - 1,5 Mt par rapport à l’an dernier) en raison de rendements assez moyens (moins de 65 q/ha en moyenne). La collecte est estimée à 27,9 Mt, en baisse de 1,7 Mt par rapport à l’an dernier. Les disponibilités totales pour le marché seraient alors de 30,6 Mt, en tenant compte d’un stock de début de campagne de 2,5 Mt. Les disponibilités sont donc en retrait de 2 Mt par rapport à l’an dernier.

Les utilisations intérieures sont prévues à 15 Mt environ (en baisse de 0,1 Mt par rapport au mois dernier et de 0,3 Mt par rapport à l’an dernier) dont 4,9 Mt pour les fabricants d’aliments du bétail (- 0,1 Mt par rapport aux prévisions du mois dernier, - 1,1 Mt par rapport à l’an dernier). Ces derniers se tournent en effet davantage vers le maïs et le sorgho, plus avantageux en termes de prix. L’OniGC annonce une utilisation de 4,9 Mt pour la meunerie et 2,85 Mt pour l’amidonnerie, ces deux derniers débouchés restant stables par rapport à l’an dernier.

Biocarburants en forte progression

A ce stade, l’utilisation de blé pour la fabrication de biocarburant (bioéthanol) est estimée à 860.000 t, en sensible progression par rapport à 2006/2007.

Les ventes sur l’Union européenne sont révisées à la baisse à 7,85 Mt de grains (-90.000 t par rapport aux prévisions du mois dernier, soit 0,5 Mt de moins que l’an dernier environ). De leur côté, les exportations sur pays tiers sont aussi revues à la hausse à 4,7 Mt (+ 0,2 Mt par rapport au mois dernier), en raison d’un regain de compétitivité des blés français sur le marché mondial (cf. encadré p 1). Le stock final est attendu à 2,1 Mt, en baisse de plus de 0,4 Mt par rapport à l’an dernier, en raison du recul de la production.

Baisse générale des cours du blé tendre

L’OniGC précise que les cours mondiaux ont nettement fléchi en septembre. En France notamment, les prix ont chuté de quelque 40 $/t en dépit de la très grande fermeté de l’euro. Les blés français sont désormais plus compétitifs que les blés américains à destination des pays méditerranéens, compte-tenu des taux de fret. Les blés russes, en revanche, restent compétitifs face à l’origine française comme en témoigne le dernier achat du Gasc égyptien. Les blés argentins, optiquement bon marché, restent handicapés par les restrictions à l’exportation imposées par les autorités argentines, mais ces restrictions devraient être levées avec l’arrivée de la nouvelle récolte. Pour l’heure, les chargeurs hésitent encore à prendre des positions en blé argentin lors d es grands appels d’offres des pays de la Méditerranée.

Situation tendue en blé dur

Si la récolte française est estimée à 2 Mt environ, en légère baisse par rapport aux trois dernières campagnes, la hausse des surfaces à près de 460.000 ha a compensé en partie la baisse des rendements (44 q/ha en moyenne).

La collecte est prévue à plus de 1,9 Mt, ce qui situe les disponibilités pour le marché à près de 2,2 Mt. Les utilisations intérieures sont prévues en hausse par rapport à l’an dernier à 0,66 Mt ( + 70.000 t), dont 0,5 Mt pour la semoulerie comme l’an passé. Les ventes de grains sur l’UE sont attendues en hausse par rapport à l’an dernier à 0,86 Mt (+ 160.000 t), en raison du recul de la production en Italie, en Espagne et en Grèce. Les exportations de grains sur pays tiers seraient maintenues à ce stade à 350.000 t, soit presque deux fois moins qu’en 2006/2007 (687.000 t). Du coup, le stock final est prévu à moins de 0,1 Mt. Malgré la forte hausse des cours enregistrée depuis fin septembre, le blé dur européen et notamment français devrait continuer d’approvisionner certains pays compte-tenu des faibles disponibilités canadiennes.

Les surplus hongrois de maïs résorbés

La production européenne de maïs est estimée à 46 Mt, en recul de plus de 9 Mt par rapport à 2006. La production de maïs recule surtout en Europe centrale et orientale (Roumanie, Hongrie et Bulgarie).

Les importations sont prévues à près de 10 Mt, en hausse sensible par rapport à 2006/2007 (5 Mt), avec un rythme exceptionnel de délivrance de certificats depuis le début de la campagne. Ces importations proviennent pour l’essentiel du Brésil (garanti sans OGM) mais aussi d’Ukraine et d’Argentine.

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