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« Les thématiques générationnelles me tiennent le plus à cœur »

Baptiste Lorin, récemment élu président du Club des jeunes meuniers et directeur général du Moulin Lorin à Auberive (Marne), s’engage au sein de la profession à consolider les liens entre les générations.

La Dépêche-Le Petit Meunier : Vous venez d’être élu président du Club des jeunes meuniers (cf. LD-LPM du 24 janvier). Pouvez-vous nous expliquer le rôle du président et les objectifs que vous vous êtes fixés pour ce mandat ?

Baptiste Lorin : Le président des jeunes meuniers est coopté par le conseil d’administration de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française), les conditions requises sont d’occuper un poste "encadrant" au sein d’un moulin. Il assiste aux réunions du conseil d’administration à peu près tous les deux mois à Paris. Il est consulté comme un membre à part entière mais il n’a pas de droit de vote. Il siège au conseil d’administration de l’ANMF au même titre que le président de MPMF (Moyenne et petite meunerie française). Le mandat de deux ans est non renouvelable, le principe étant que cela tourne fréquemment. L’idée, c’est d’être le relais des jeunes meuniers lors des rencontres et de pouvoir remonter certains sujets. Ceux qui me tiennent le plus à cœur sont les questions générationnelles : la reprise d’entreprise, la transmission du savoir-faire, et du savoir-être. Je souhaite aborder toutes les problématiques liées à la transmission afin de faire perdurer le métier et ses valeurs dans le temps. Par ailleurs, le Club doit permettre de parler au maximum à la jeune meunerie. Nous sommes une centaine de membres aujourd’hui. Il faut parvenir à comprendre pourquoi certains n’adhèrent pas. le club a vocation à s’élargir davantage, à toutes les tailles de moulins. Que l’on écrase 1 000 t ou 100 000 t, nous avons toujours des problématiques communes.

LD-LPM : Quel est votre sentiment concernant la récolte de blé 2016 et l’adaptation des meuniers à celle-ci ?

B. L. : Globalement, nous avons tous des poids spécifiques relativement faibles et c’est une problématique de rentabilité propre à la meunerie. Avec autant de kilogrammes de blé, nous faisons beaucoup moins de farine. Il y a, en effet, un vrai problème de rentabilité. Nous pensions obtenir un coup de pouce du gouvernement avec la fin de la taxe farine. J’y ai cru personnellement, malheureusement cela n’a pas été le cas. En 2007, nous avons eu l’augmentation des prix des matières premières en général, il n’y a pas si longtemps des problèmes de taux de chute d’Hagberg (des blés germés), cette année des poids spécifiques particulièrement faibles. Beaucoup d’éléments aléatoires dits "exceptionnels" fragilisent nos entreprises.

LD-LPM : Quel est votre avis concernant la dérogation des taux de cendres que la meunerie a obtenue ?

B.  L. : D’un point de vue réglementaire, cela nous a permis d’extraire un peu plus et d’avoir un taux de cendres plus élevé en restant dans la législation en cas de contrôle de la douane. Si les taux de cendres sont trop importants, la qualité des farines régresse. Nous sommes dans un environnement concurrentiel très fort et il est inconcevable de jouer sur la qualité de nos farines. C’était un petit coup de pouce mais la baisse des poids spécifiques d’un point de vue économique est très impactante !

LD-LPM : Quelles actions allez-vous mener auprès des politiques avec le Club des jeunes meuniers et l’ANMF ?

B. L. : Nous allons continuer à organiser des rendez-vous avec les élus nationaux et locaux pour exprimer les problèmes que l’on peut rencontrer au sein de nos entreprises. Nous avons la chance d’avoir un capital sympathie assez fort par rapport à notre métier mais il y a de réels problèmes économiques à traiter.

Réactions au documentaire "Notre pain est-il dans le pétrin ?"

Dans le reportage diffusé dans "Le doc du dimanche" le 19 février sur France 5, les meuniers ont été présentés comme "les méchants industriels" qui fournissent des mix avec des produits nocifs. Pour avancer, il faut redonner du sens à la filière : travailler sur des choses assez locales ou limiter les longs transports (que l’on peut trouver malheureusement dans notre filière) en s’approvisionnant autant que possible localement. Lorsque je suis dans le sud de la France, je me rends compte que la farine dans une boulangerie est la même que celle dans le nord du pays. Cela me chagrine toujours un petit peu, car cela manque un peu de cohérence et de bon sens.

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