Les stocks outils compensent une récolte de luzerne maussade
La récolte 2015 de luzerne a souffert de la sécheresse mais avec les stocks antérieurs, la baisse de production n'a que peu impacté le marché de la luzerne déshydratée.
«L a récolte de luzerne 2015 n'était pas si catastrophique que ce que nous aurions pu imaginer cet été », annonce Florent Pugibet, responsable des ventes et marchés chez Désialis. Depuis le début de la campagne les conditions climatiques étaient réunies pour que la récolte 2015 soit belle, mais l'épisode de sécheresse qui est apparu cet été a inversé la donne.
Des prévisions bouleversées« Finalement, les seules coupes pénalisées par la chaleur et le stress hydrique sont la deuxième et la troisième. Leurs rendements sont de 15 à 25 % inférieur à la moyenne quinquennale », détaillet-il. En plein été, les producteurs n'envisageaient pas qu'une quatrième coupe serait rentable, mais l'étonnement est complet lorqu'on apprend que cette dernière coupe a bien eu lieu mais qu'en plus, son rendement est finalement supérieur de 10 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. « En général, quantitativement, la récolte 2015 est inférieure de 5 % à la moyenne quinquennal compensée par des emblavements supérieurs de 3 % en 2015. Par ailleurs, le taux de protéine est supérieur de 1 % par rapport à la moyenne », explique Florent Pugibet.
“La France est toujours exportatrice”
” Malgré une production 2015 en baisse, l'équilibre offre-demande subsiste, notamment grâce aux stocks outils. « Les prix n'évoluent donc pas selon ces facteurs. Ils sont de plus en plus volatiles et la conjoncture économique des éle-veurs est loin d'être favorable », fait remarquer Florent Pugibet.
Les luzernes exportées de plus en plus loinÀ moyen terme, les perspectives semblent pourtant être davantage réjouissantes « Chez Désialis, nous avons décidé de mettre l'accent sur les marchés internationaux. Non seulement, dans les pays frontaliers de la France mais aussi vers le Maghreb, le Moyen et Extrême-Orient pour y développer des marchés de fond », explique le responsable des ventes et marchés. Aujourd'hui Désialis vend 50 % de ses produits déshydratés (luzerne, pulpes de betteraves et drêches de blé) à l'export et espère bien grignoter des parts de marchés pour accroître ses transactions. Cela tombe bien, puisque la qualité et le professionnalisme français sont reconnus à l'étranger.