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Céréales
Les stocks français s’alourdissent

Dans un contexte de cours baissiers, les stocks céréaliers français enflent, ce qui entraîne l’OniGC à revoir à la baisse ses prévisions d’exportation

MARCHE. Lors de son dernier Conseil spécialisé Céréales, l’Office national interprofessionnel des grandes cultures a indiqué que l’écart de prix entre les blés français et les blés américains se creuse, conduisant l’OniGC à revoir ses prévisions d’exportation à la baisse pour la fin de la campagne 2007/2008.

Blé : les stocks s’alourdissent

Avec une production de 30,8 Mt (- 2,5 Mt par rapport à 2006), une collecte de près de 27,5 Mt (- 2,2 Mt par rapport à 2006/2007), les disponibilités totales pour le marché s’élèvent à 30,3 Mt, avec un stock de début de campagne de 2,5 Mt et des importations légèrement revues à la baisse, à 230.000 tonnes (- 20 000 tonnes par rapport au mois dernier).

Les utilisations intérieures ont été revues à la baisse à moins de 14,4 Mt, dont près de 5 Mt pour la meunerie, 4,75 Mt pour les fabricants d’aliments du bétail (en baisse de 150.000 tonnes par rapport aux prévisions du mois dernier, au profit du maïs et de l’orge), et 2,8 Mt pour l’amidonnerie (- 100.000 tonnes par rapport aux prévisions du mois dernier, au vu des utilisations sur la période juillet 2007-avril 2008). Les ventes de blé tendre sur l’Union européenne sont également révisées à la baisse à 7,1 Mt de grains (- 170.000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison d’une nouvelle dégradation des perspectives sur la Belgique et l’Italie.

Les exportations sur pays tiers sont revues à la baisse à 4,6 Mt (- 200.000 tonnes par rapport au mois dernier). Certaines ventes espérées n’ont pas eu lieu, notamment sur l’Egypte. Enfin, une partie des ventes réalisées sur l’Algérie seront seulement exécutées en juillet prochain, compte-tenu des difficultés d’ouverture des lettres de crédit dans ce pays.

Fin avril, les embarquements maritimes s’élevaient à 3,9 Mt, contre 4,8 Mt en 2006-2007. Le stock final est prévu à 3,2 Mt, en hausse de 650.000 tonnes par rapport aux prévisions du mois dernier.

UE : le rythme des ventes devrait faiblir

La cadence de délivrance des certificats d’exportation de blé est restée soutenue le mois dernier, permettant à l’Union européenne de rattraper en grande partie le retard accumulé en début de campagne. Les tirages de certificats d’exportation de blé délivrés dans l’UE atteignent désormais plus de 7,6 Mt, contre moins de 7,7 Mt l’an dernier à la même époque. Les opérateurs s’attendent toutefois à un ralentissement des ventes dans les semaines à venir.

Le rythme de délivrance des certificats d’exportation de blé est resté soutenu le mois dernier : au total, les licences d’exportation accordées dans l’Union européenne depuis le début de la campagne dépassent désormais 7,6 Mt (dont 3,6 Mt en France). Le très bon rythme de vente sur la deuxième partie de la campagne a permis de combler une grande partie du retard accumulé en début de campagne. Les tirages de certificats sont quasiment au même niveau que l’année précédente, à la même date (moins de 7,7 Mt).

Les opérateurs s’attendent toutefois à un ralentissement des ventes sur les deux derniers mois de la campagne : les acheteurs semblent couverts et la nouvelle récolte approche, plus attractive en termes de prix.

Exportations d’orge : un bon score, mais le rythme faiblit

Côté orge, les demandes de certificats d’exportation dans l’Union européenne ont encore progressé de 0,1 Mt le mois dernier. A noter toutefois, un net ralentissement des tirages au cours des deux dernières semaines.

Au total, le volume de certificats d’exportation délivré dans l’Union européenne depuis le début de la campagne dépasse 3,6 Mt, contre 3,1 Mt l’an dernier à pareille époque. Le meilleur score depuis 2003.

La demande en maïs ne faiblit pas

Les opérateurs européens continuent d’importer massivement du maïs et du sorgho.

Depuis juillet 2007, les engagements à l’import de l’UE atteignent 24 Mt de céréales, dont 12,3 Mt de maïs (contre 4,5 Mt en 2006/07 à la même époque), 5 Mt de sorgho (0,5 Mt l’an passé) et 4,4 Mt de blé (3,6 Mt l’an passé). Les tirages de certificats d’importation de maïs dans l’Union européenne pulvérisent une nouvelle fois les prévisions, avec 12,3 Mt délivrés depuis le début de la campagne, contre 4,5 Mt l’an dernier à la même époque.

L’Union européenne devient le deuxième importateur mondial de maïs derrière le Japon (16 Mt) et devant le Mexique (10 Mt).

L’Espagne reste le principal pays consommateur, avec 5 Mt de certificats demandés depuis le début de la campagne (dont 0,4 Mt le mois dernier). Une forte demande se maintient également en Italie, aux Pays-Bas et en Allemagne.

Rythme d’importation toujours très soutenu en sorgho

Comme pour le maïs, le rythme d’importation de sorgho reste très soutenu. A deux mois de la fin de la campagne, les certificats délivrés dans l’Union européenne depuis le début de la campagne atteignent déjà 5 Mt (contre 0,5 Mt l’an passé à la même époque). Ce chiffre représente 57 % des échanges totaux attendus par le Conseil international des céréales au niveau mondial !

Au total, sur la base des certificats délivrés, l’Union européenne aurait ainsi importé plus de 24 Mt de céréales depuis le début de la campagne.

Semis de printemps : premières prévisions en orges et maïs

Selon les toutes premières estimations des Directions Régionales de l’OniGC, les surfaces semées en maïs pour la récolte 2008 pourraient progresser de 60.000 ha environ (+ 4,2 %), pour atteindre près de 1,55 Mha.

Les plus fortes progressions en pourcentage concernent les régions du quart Nord-Est de la France. Ces premiers chiffres doivent toutefois être considérés avec toute la prudence qui s’impose car les pluies ont retardé les semis. Il n’est donc pas certain que toutes les intentions soient effectivement réalisées.

A l’inverse du maïs, le sorgho serait en léger recul (- 2,8 %) et occuperait 48.300 ha, contre près de 49.700 ha en 2007.

Les orges de printemps seraient en légère progression. Elles gagneraient quelque 8 000 ha (+ 1,6 % par rapport à l’an dernier) pour couvrir près de 519.000 ha, contre moins de 511.000 ha l’an passé.

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