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Marchés
Les sons, une matière première « incontournable », mais dont l’export a le vent en poupe

Le taux d’incorporation des sons par les fabricants d’aliments du bétail reste stable d’une année sur l’autre, à un peu plus de 4 % (Coop de France). « C’est une matière première incontournable, que ce soit pour les ruminants ou pour les monogastriques », affirme Étienne Laffitte, responsable du service Formulation d’Inzo. Et ce, malgré la concurrence. « Les sons font face aux sous-produits de l’amidonnerie, ainsi qu’aux tourteaux de tournesol », précise Luc Coulon, courtier chez CLP Le Mans. « Mais les sous-produits de l’amidonnerie, plutôt localisés dans le nord du pays ont du mal à voyager dans le sud et le centre de la France. Alors que les sons ont l’avantage d’être une matière première régionale, voire locale, complète Étienne Laffitte. Même s’il y a une concentration de moulins dans la région parisienne et nantaise, il reste un tissu de moulins de tailles petite et moyenne sur le territoire. »

Clivage Nord/Sud
« Les marchés sont complètement différents selon les régions. Nos moulins sur le grand Nord-Ouest alimentent principalement la Bretagne. Dans le Sud-Ouest, il y a très peu de moulins, mais beaucoup de Fab, alors que c’est plutôt l’inverse dans le Sud-Est, où il y a une réorientation vers l’Espagne », explique Frédéric Eyma, responsable de la vente des coproduits du groupe Soufflet. Les grands moulins du Nord génèrent plutôt des sons pellets pour des questions de logistique. Quasiment moitié moins volumineux que les sons fins, ils sont plus facilement stockables et transportables. Les petits et moyens moulins du Sud produisent davantage de sons farine, « destinés aux marchés régionaux, voire locaux », selon Luc Coulon. L’inconvénient des sons fins est qu’ils ont une prise de masse très rapide. « Au bout de trois-quatre jours, il faudrait presque un marteau-piqueur. Une rotation très rapide est nécessaire », ajoute Frédéric Eyma.
« Beaucoup de moulins vendent entre 50 et 75 % de leur production avant la récolte, explique Luc Coulon. Il y a des habitudes régionales de transactions entre acheteurs et vendeurs, surtout sur les sons fins. Le reste est vendu au fur et à mesure en disponible. » « Aujourd’hui, sur les grands moulins, je négocie beaucoup de contrats-cadre triennaux, confie Frédéric Eyma. Les petits moulins y ont moins recours, et vendent davantage les sons fins en spot, ce qui donne une meilleur liquidité à ce marché. »

Le développement du débouché export
En ce qui concerne les débouchés, « la porte s’est beaucoup ouverte sur les exportations depuis quatre-cinq ans, affirme Frédéric Eyma. Sur nos moulins du Sud, comme celui d’Avignon, quelque 80 % des sons partent sur l’Espagne. Dans le Nord, il y a des chargements vers le Benelux. Beaucoup de négociants néerlandais sont aux achats, soit pour réexporter, soit pour leur consommation locale. Les secteurs français porcins et volailles, et dans une moindre mesure bovins, étant en perte de vitesse depuis plusieurs années, cela pèse sur la nutrition animale. Le marché intérieur ne suffit plus. »

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