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Siñal 2016
Les professionnels du biosourcé optimistes

Le marché du non alimentaire progresse en France. Les experts présents au Siñal 2016 voient de nombreux signes encourageants. Des initiatives publiques et privées sont en cours de développement.

Le Siñal, le salon du biosourcé, qui s'est déroulé les 24 et 25 mai à Châlons-en-Champagne, a été l'occasion pour les professionnels du non alimentaire de faire le point sur ce marché et les perspectives d'avenir. Les intervenants et experts présents se montrent assez optimistes.

Le premier signe révélateur selon ces derniers est que la bioéconomie constitue déjà une activité importante, que ce soit en France ou dans l'UE . « La bioéconomie représente 5 % de l'économie française », a indiqué Claude Roy, président du Club des bioéconomistes. La tendance sur le long terme est à la hausse, puisque « le secteur a créé 100.000 emplois directs en vingt ans dans l'Hexagone », ajoute-t-il. Dans le détail, il précise que 5 Mha agricoles ou forestiers sont dédiés aux biocarburants dans l'Hexagone, et que 2 Mha agricoles le sont pour la chimie du végétal. Rappelons que concernant le maïs et le blé, ce sont 4,6 Mt qui sont destinées au non alimentaire (et non 4,2 Mt comme indiqué dans notre précédente édition). Autre élément illustratif, la hausse de la production de bioéthanol à partir de sucre et de céréales, qui a triplé en dix ans dans le monde (cf. graphique). La marge de progression est importante en France. Claude Roy estime qu' « à l'horizon 2020, 10 % des marchés de l'énergie, des matériaux et de la chimie devraient être biosourcés, et 20 % à l'horizon 2050 ». Il ajoute que les secteurs agricole et agroalimentaire fourniront 30 % des matières premières servant au non alimentaire (60 % pour le bois, 10 % concernant les biodéchets).

L'industrie du bâtiment intéressée par les pailles

Le cadre réglementaire devient de lus en plus favorable au non alimentaire, avec la loi de Transition nergétique et sur le Gaspillage alimentaire. Le ministère de l'Agriculture publiera durant l'été 2016 un document définissant la stratégie nationale pour le développement ee la bioéconomie. Des initiatives privées se développent dans le pays, l'image du programme Granupaille. Sept coopératives du nord de la France y participent depuis 2012, sous la forme d'une union de coopératives, nommée Coopénergie. L'objectif est de récupérer les pailles de colza afin de fournir des industriels de la cimenterie, qui les utilisent pour la fabrication de parpaings, de blocs de béton... « Une demande se développe. Les coopératives auront le matériel disponible pour broyer la paille de colza afin de pouvoir fournir des granulés à d'importants industriels spécialisés dans la construction en fin d'année 2016 », témoigne Cyril Flamin, secrétaire général de Coopénergie. Près de 37.000 t de pailles de colza sont concernées, sur une zone incluant la nouvelle super région des Hauts-de-France, sauf le Nord, mais plus la Marne. « Cela constitue un complément de revenus pour les agriculteurs, qui pourraient toucher aux alentours de 30 €/t », détaille-t-il. « Le marché accepte désormais les biomatériaux », renchérit David Guglielmetti, directeur marketing de Ciments Calcia, cimentier français. Selon lui, les architectes reconnaissent les qualités techniques et environnementales des blocs de béton fabriqués à base de matières végétales. Jean-Michel Grosselin, directeur de Pavatex, fournisseur de matériaux isolants pour le bâtiment, fait valoir de son côté que « le marché de la rénovation va créer une forte demande, notamment pour des produits biosourcés. »

La Cop21, facteur de croissance de la demande ?

La Cop21 est considérée comme un élément moteur, même si Claude Roy juge les objectifs très optimistes. « Si les pays tiennent leurs engagements, on se dirigerait vers des gains de température de 2,7 °C à 3 °C », contre 2 °C, l'objectif officiel. Il explique la clef de l'accord trouvé lors de la conférence de Paris : « Nous avons eu l'intelligence de ne pas imposer des points de vue aux autres pays, mais plutôt de leur demander : qu'êtes-vous capables de faire ? ».

Il faut faire “cracher” nos sols agricoles (Claude Roy)

Claude Roy a fait l'apologie de l'agriculture, qui permet de remplacer « un quart de nos importations de pétrole grâce à la filière Biocarburants, soit un milliard d'euros par an (...) La Cop21 a été l'occasion de reconnaître le rôle de pompe à carbone de ce secteur, grâce à la présence d'agronomes ». L'expert n'a d'ailleurs pas mâché ses mots, partisan d'une agriculture très productive : « Il faut faire “cracher” nos sols, afin de stocker le plus de carbone possible ».

Une participation au Siñal en hausse

La 8e édition du Siñal a réuni 262 participants, en hausse de 16 % par rapport à l'an dernier. 180 sociétés étaient représentées, soit une progression de 13 %. Les exposants de France, de Finlande (qui était à l'honneur), des Pays-Bas, de la Belgique, et du Cameroun étaient au nombre de 72. Les rendez-vous d'affaires sont en revanche en repli, au nombre de 2.000 en 2016, contre 2.200 en 2015.

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