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CGB
Les producteurs français de betteraves présentent leur stratégie pour 2020

A l’aube de la réforme de la Pac, le syndicat national a remis au ministre de l’Agriculture son Livre blanc sur “la filière betteravière de demain”.

A L’OCCASION DU du bicentenaire de la culture de la betterave sucrière en France, lancée par un décret impérial de Napoléon 1er en 1811, la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) publie un Livre blanc dans lequel elle exprime sa vision et ses objectifs en vue de garantir l’avenir de l’économie betteravière en France. Lors de la remise de cet ouvrage au ministre de l’Agriculture, le mercredi 11 mai, Bruno Le Maire a assuré qu’il était « totalement opposé à la suppression des quotas en 2015 » et s’est dit prêt à défendre le maintien du fameux “triptyque” du Règlement sucre en vigueur à l’échelle européenne, qui couvre les trois volets de l’Organisation commune de marché dédiée (OCM Sucre) : les quantités de droits à produire alloués à chaque planteur, le prix minimum garanti de la betterave et l’Accord interprofessionnel obligatoire.

Pour une UE compétitive face au Brésil
    A l’occasion du 200e anniversaire des premiers semis de betteraves à sucre sur le territoire national, qui s’étendaient sur 7.000 ha en ce printemps 1881 contre 391.000 ha estimés en 2011, le syndicat des betteraviers français a commis un Livre blanc qui fait le bilan du contexte réglementaire actuel. Mais il se veut avant tout « un document prospectif qui met en exergue la stratégie de la CGB, sur les dix années à venir, pour cette culture au potentiel important », explique en préambule son président, Eric Lainé.
    Comme l’a retracé un film produit en l’honneur du bicentenaire, l’histoire de la betterave sucrière est intimement liée à celle de la canne à sucre. Tour à tour, l’une prenant l’ascendant sur l’autre en fonction d’enjeux politico-économiques. « Un éternel recommencement », commente Alain Jeanroy, directeur général de la CGB. Le dernier revirement de situation date de 2005, où « l’attaque menée par l’Australie, la Thaïlande et le Brésil » a abouti à la réforme de l’OCM sucre en 2006, avec pour conséquence un retrait de l’UE du marché mondial, dominé depuis par les productions de canne à sucre de ces assaillants, Brésil en tête. Aujourd’hui, l’UE est importateur net de sucre et connaît même des épisodes de pénurie.
    Cependant, si l’on compare l’évolution des coûts de production de la tonne de sucre au Brésil, qui ont triplé ces vingt dernières années pour atteindre les 300 euros, à ceux de l’UE qui avoisinent les 400 euros, on assiste à un resserrement de l’écart de compétitivité entre les deux producteurs. « Ce qui nous laisse à penser que l’UE pourrait être compétitive par rapport au Brésil sous certaines conditions et ainsi revenir sur le marché mondial », explique le directeur général.

Pour un programme génétique ambitieux
    « Une compétitivité agronomique et industrielle améliorée, avec en particulier une augmentation de la quantité de sucre produit par usine, disponible pour l’export : voilà nos objectifs de demain », résume la CGB dans son Livre blanc. Pour se faire, il faut que « le gouvernement donne à la betterave l’accès aux biotechnologies ». Par ailleurs, le programme de recherche sur le génôme de la betterave, prévu dans le second appel d’offre du Grand emprunt national de juin 2011, « constituera un autre facteur de succès ». Cependant, la création de nouvelles variétés de betterave  demande du temps.

Pour un maintien du Réglement sucre
    Aussi « d’ici 2020 cela ne sert à rien de changer l’OCM sucre actuelle », affirme le directeur général de la CGB, Alain Jeanroy. « Changer à nouveau le Réglement sucre en 2014 déstabiliserait durablement l’économie betteravière européenne (...) et empêcherait de poursuivre une politique d’investissements ambitieuse », lit-on dans le Livre blanc. Tout au plus, faudrait-il que la panoplie d’outils de régulation existants (retrait, report, exports de sucre Hors Quota ou du Quotas, reclassification de l’un à l’autre,...) soit « utilisée à bon escient et plus en adéquation avec le calendrier cultural de la betterave », conclut le président de la CGB, Eric Lainé.

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