Production mondiale
Les prix de vente élevés ont poussé les producteurs à privilégier la culture de blé
En dépit d’un gain de production de 37 Mt sur un an et de l’essoufflement de la croissance de la consommation, les stocks céréaliers resteront bas en 2008
OPTIMISME. Les conditions de culture étant favorables dans la plupart des principaux pays producteurs, le total de la production de céréales en 2008 devrait atteindre 1.706 Mt, soit 37 Mt de plus que le record de l’an dernier, indique le Conseil international des céréales (CIC) dans son rapport mensuel publié le 22 avril. Les prix élevés ont stimulé les semis de blé, mais plusieurs producteurs remplacent les céréales secondaires par des oléagineux en raison de la hausse du coût des intrants.
La consommation mondiale augmente de 1,7 % pour atteindre 1.710 Mt, contre une hausse de 3,5 % l’an dernier, traduisant un essoufflement de l’essor de l’industrie de l’éthanol aux Etats-Unis et un léger repli de l’utilisation de céréales dans l’alimentation animale. Malgré des prix élevés, l’utilisation de céréales dans l’alimentation humaine pourrait légèrement augmenter. Les stocks mondiaux devraient rester très bas, notamment aux Etats-Unis. Une modeste baisse des échanges mondiaux de céréales est probable, des replis dans le cas du maïs et du sorgho faisant plus qu’absorber la hausse dans le cas du blé.
Conditions de cultures satisfaisantes en Europe, dans la CEI et en Chine
Les prévisions formulées pour le blé n’ont guère changées par rapport au mois de mars. Celles de production reculent de 1 Mt à 645 Mt, tout de même 41 Mt de plus qu’en 2007. Les récoltes en Europe, dans la CEI et en Chine se développent bien, mais certains points des Etats-Unis et du Canada ont besoin de plus de pluies. Le temps très chaud stresse les cultures au Proche-Orient et en Afrique du Nord. En Argentine et en Aus-tralie, les pluies dopent en revanche les perspectives de production.
Avec la détente progressive des prix, la croissance de la consommation dans l’alimentation humaine dans les pays en développement devrait se redresser. L’utilisation dans l’alimentation animale va augmenter : le total est anticipé à 630 Mt, soit 19 Mt de plus que l’an dernier. Les stocks devraient dès lors se reconstituer quelque peu et gagner, selon les estimations du CIC, 14 Mt pour atteindre 128 Mt, avec en particulier une hausse notable aux Etats-Unis.
Les échanges mondiaux devraient croître de 7 Mt pour se hisser à 110 Mt à mesure que le blé devient plus compétitif que les céréales fourragères, et tandis que certains pays importateurs reconstituent leurs stocks. Des problèmes de récolte pourraient se traduire par une hausse des importations au Pakistan et dans plusieurs pays du Proche-Orient.
Le recul des volumes de maïs serait moins marqué que prévu
La production de maïs est estimée à 762 Mt, soit 13 Mt de moins que l’an dernier mais 14 Mt de plus qu’en mars. Les pluies ont retardé les semis aux Etats-Unis. Toutefois, les conditions sont généralement bonnes dans l’Union européenne. La consommation devrait augmenter de 10 Mt pour se hisser à 784 Mt, un taux de croissance beaucoup plus lent que ces dernières années.
Alors que la demande mondiale à l’affouragement reste forte, les prix élevés du maïs donneront lieu à son remplacement par d’au-tres céréales et par des aliments à haute valeur en protéines. La capacité accrue de production aux Etats-Unis se traduira par 20 Mt de plus de maïs utilisées pour faire de l’éthanol, mais ce volume est inférieur à la hausse observée en 2007/2008.
Les stocks devraient accuser un vif repli, de 114 à 93 Mt. Ils seront particulièrement bas aux Etats-Unis. Les échanges mondiaux de maïs sont estimés à 89 Mt, 10 Mt de moins qu’en 2007/2008, principalement du fait d’une réduction des importations par l'UE.
La consommation d’orge de mouture dopée par la faiblesse relative des prix
La production d’orge devrait croître de 10 % pour atteindre 149 Mt, avec de fortes hausses dans l’UE, en Ukraine et en Australie, mais des récoltes moindres au Canada. Du fait des prix inférieurs par rapport aux autres aliments pour animaux, le total de la consommation devrait augmenter de 6 Mt pour se hisser à 146 Mt. Les stocks se redresseront légèrement par rapport à leur très bas niveau de l’an dernier, et les échanges pourraient augmenter d’environ 1 Mt, pour atteindre 16 Mt.