Les pluies améliorent le potentiel mondial céréalier
Selon le CIC, la pression de la sécheresse en Australie et dans l’UE s’estompe
RÉCOLTE. Selon le dernier rapport du Conseil International des Céréales (CIC), les perspectives de la prochaine moisson mondiale de céréales demeurent globalement favorables, bien qu’un début de printemps anormalement sec et chaud en Europe ait sensiblement réduit le potentiel de rendement.
La production mondiale de céréales est quasiment inchangée à un record de 1.666 millions de tonnes, (1.569 millions), moyennant des perspectives réduites de rendement dans l’UE et au Maroc compensées par des améliorations ailleurs. Toutefois, une fois de plus, la production n’égalera pas les prévisions de
consommation, placées à 1.680 Mt (1.629 millions), 10 millions de plus que les projections antérieures. L’utilisation de maïs pour la production américaine d’éthanol devrait une fois de plus augmenter sensiblement. Par conséquent, les stocks de report mondiaux en 2007/2008 sont même en baisse sur leur niveau antérieur, à 240 Mt. Les échanges mondiaux de céréales devraient augmenter pour la quatrième année consécutive pour atteindre un record de 219 Mt(216 millions). Les plus fortes hausses concerneront le blé et l’orge.
Des prévisions en baisse pour le blé
Les prévisions de production enregistrent une baisse de 2 Mt par rapport au mois dernier à 621 Mt, soit tout de même 28 millions de plus que l’an dernier. Le printemps sec a sensiblement réduit les perspectives de récolte dans l’Union européenne et au Maroc mais de fortes pluies ont bonifié les perspectives en Australie. La récolte de blé d’hiver américain devrait donner un résultat sensiblement meilleur que l’an dernier malgré les gelées d’avril. Au Canada, une désaffection du blé en faveur des oléagineux et de l’orge devrait réduire la production.
Consommation mondiale en progression
La consommation mondiale de blé est estimée à 624 Mt, en hausse de 2 millions sur le mois dernier du fait d’une plus forte utilisation dans l’alimentation animale aux États-Unis, où l’offre de maïs reste tendue. La croissance de la consommation dans l’alimentation humaine dans certains pays en développement est bridée par les coûts d’importation élevés. Les nouvelles projections de stocks de clôture pour 2007/2008 affichent une forte baisse, notamment dans l’Union européenne. Le total ne fera peut-être que 115 Mt, le plus petit niveau depuis 1981, avec moins de 34 millions détenus par les cinq principaux pays exportateurs.
Les échanges en 2007/2008 sont désormais placés à 109 Mt, soit 2 millions de plus que le dernières prévisions, en raison d’une recrudescence des achats de l’Inde pour maintenir les stocks à un niveau sécurisant, davantage d’importations par l’UE en provenance de la mer Noire et d’expéditions plus importantes au Maroc, suite à sa piètre moisson.
Maïs, vers un record mondial
La production en 2007 devrait atteindre un record de 751 Mt. Les projections sont évaluées à 5 Mt de plus que le mois dernier car les semis en Amérique du Sud devraient réagir à la fermeté des prix par rapport au soja. La plus forte hausse interviendra aux États-Unis où la superficie devrait afficher une progression de 15 % et où les conditions météorologiques se sont récemment bonifiées, même si elles restent mitigées. En tenant compte de l’accroissement des disponibilités, la consommation mondiale 2007/2008 est estimée à 761 Mt, soit 6 Mt de plus qu’il y a un mois. L’essentiel de l’accroissement concerne les utilisations industrielles, notamment aux États-Unis, où la demande en maïs pour fabriquer de l’éthanol s’emballe en raison de la hausse des prix énergétiques et des politiques officielles favorables aux biocarburants. Avec 86 Mt, elle dépassera pour la première fois le volume de maïs exporté. Les prévisions de stocks de clôture mondiaux de maïs restent inchangées par rapport au mois dernier, à 85 Mt, dont 23 Mt seulement aux États-Unis. Les échanges mondiaux de maïs sont estimés à 84 Mt, niveau stationnaire par rapport au mois dernier et identique aux estimations formulées pour 2006/2007. La fermeté de la demande en céréales fourragères continuera d’étayer les importations du Mexique, de la Malaisie et de certains autres pays, mais les prix élevés rogneront les achats du Japon et de la Corée du Sud. La concurrence accrue de l’Argentine et du Brésil devrait réduire les exportations américaines.