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Les organismes collecteurs souhaiteraient pouvoir vider leurs silos. Opération difficile

Une brise d’inquiétude souffle chez les collecteurs, qu’ils soient ou non situés à proximité du port de Rouen, très engorgé. Les prix ne sont pas à la hauteur mais le rythme des exécutions non plus

Logistique : voici le maître-mot de la seconde partie de campagne 2009/2010. Qu’ils soient ou non exportateurs, les collecteurs s’interrogent d’ores et déjà sur la place dont ils disposeront en juin pour accueillir les récoltes 2010. « Avant même de parler de commerce, nous avons un premier problème qui est la logistique », explique ainsi Denis Courzadet, responsable collecte Epis-Centre chez Axéréal. Pourtant, le groupe estime avoir plutôt bien avancé la vente de sa collecte, en blé notamment. Sauf que « l’inconnue, c’est ce que l’on va parvenir à exporter sur les pays tiers », indique Gilles Girault, responsable commercialisation d’Axéréal. La coop est un peu en retard sur les exécutions. Elle est pénalisée par les stocks sur les silos portuaires de Rouen et les acheteurs qui reportent les livraisons. Conclusion, « le programme logistique va être très chargé sur la deuxième partie de campagne », prévoit le responsable.

Décote à Rouen
Même situation chez Val France, qui compte cette année plus que d’habitude sur l’export hors UE. « Nous vendons beaucoup en meunerie, un débouché à peu près identique d’une année sur l’autre en volume, explique Alexis Ménager, responsable céréales et oléagineux de la coop. Mais cette année, la collecte est beaucoup plus importante qu’en 2008 et il faut que l’on exporte ». Or, « nous rencontrons deux problèmes : le marché de Rouen est très décoté par rapport au Matif et il faut que les contrats soient exécutés », signale le spécialiste. Au blé s’ajoute le problème de l’orge. La coopérative a vendu très tôt, mais il lui reste néanmoins des volumes… Qu’elle est prête à céder un peu en-dessous du prix d’intervention si l’acheteur lui donne l’assurance d’enlever la marchandise.
Chez Cohésis, Patrice Salomé affiche une certaine sérénité en ce qui concerne le blé, grâce aux contrats à prime, que la coopérative a généralisé avec les meuniers. « Sur ces contrats, nous n’avons pas de souci de dégagement », indique-t-il. Mais en orge, la situation est différente, particulièrement pour les variétés brassicoles de printemps. « Il restera probablement des produits en stock, précise-t-il. La nouvelle récolte 2010 est à 130 euros/t pour une livraison en janvier contre 100 euros/t pour l’ancienne ». En orge de mouture, « notre objectif est de vendre au maximum sur le marché libre », précise Patrice Salomé. Mais le marché atone ne permettra pas à la coop de tout écouler. Elle devra recourir à l’intervention.

La bouffée d’oxygène de l’intervention
Les opérateurs ont offert pour l’instant 450.000 tonnes à l’intervention, sachant que FranceAgriMer table toujours sur un volume total d’1 Mt. Ce débouché apparaît cette année comme une bouffée d’oxygène.
Pour l’instant, 110 Bourgogne a proposé 43.000 tonnes. « Quand ces tonnes seront affectées, cela ira mieux », estime Eric Grimonpont, responsable valorisation. Car même si la coopérative n’est pas concernée par l’engorgement des silos portuaires de Rouen qu’elle n’utilise pas, elle connaît un léger retard d’exécution en blé. « Nous partons sur un stock de report un peu plus lourd », signale le responsable. Pas d’affolement toutefois : ce stock en hausse s’accorde à l’important volume de collecte, proche du record de 2004. Reste que si l’intervention apparaît comme une véritable bouée de sauvetage, c’est un débouché qui demande des capacités de stockage. Or tous les organismes stockeurs ne sont pas prêts à en louer. Comme l’indique l’un d’entre eux, « si on pouvait éviter, ça nous arrangerait ! ».

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