Les OGM, encore
On pourrait nous reprocher de trop en parler, mais comment ne pas évoquer les nouveaux déroulements sur la question des OGM ? Cette fois, c’est l’Argentine, second exportateur mondial de maïs et troisième producteur de soja, qui lance un pavé dans la mare : elle va autoriser la culture de variétés OGM interdites en Europe. Chose qu’elle s’était jusqu’ici refusée de faire. Les sources d’approvisionnement des Européens s’en trouveraient donc amputées. A moins que les opérateurs argentins ne soient en mesure d’assurer une ségrégation des grains OGM autorisés et non. Une initiative qui s’avèrerait très coûteuse et difficilement applicable. Sans cette garantie, quel industriel européen accepterait de courir le risque de voir une de ses cargaisons bloquée ?
Cette situation pourrait conduire Bruxelles à accélérer les autorisations de variétés transgéniques. Après l’accord conclu entre les céréaliers nord-américains et australiens pour la commercialisation, à terme, de blé transgénique évoquée ces dernières semaines, c’est un nouveau pas vers
la dictature des OGM qui est amorcé. Nous n’avons pas la prétention de trancher sur le bien fondé ou non des cultures d’organismes génétiquement modifiés. Mais nous pouvons au moins défendre le droit à chacun de choisir. Au-delà des clivages suscités par le débat, on peut aussi dénoncer le renforcement des distorsions de concurrence, alors que le moratoire sur le maïs est toujours d’actualité en France.