Les nouveaux locaux d'ARD reflètent la croissance de son activité dans le secteur de la chimie verte
À l'occasion de l'inauguration des nouvelles installations de la société ARD spécialisée dans la recherche et le développement, la question du financement après la phase pilote en France reste ouverte.

Àla suite de son déménagement au mois de janvier, la société ARD a inauguré, le 28 mai, ses nouvelles installations au cœur de la bioraffinerie de Pomacle Bazancourt (Marne) pour pallier la croissance de son activité. Le coût de l'investissement, à hauteur de 7,5 M€, a été soutenu par des actionnaires comme Vivescia (60 % des parts) et Cristal Union (17 %). Il a permis de créer un espace de 9.200 m2 , dont 2.800 m2 de laboratoire et 6.400 m2 de surfaces techniques Pilote et Démonstrateur. Pour son président, Alain Le Floch, également directeur de Vivescia, « ARD a pour mission d'explorer le futur pour valoriser la biomasse », souhaitant « que cette recherche devienne une industrie ».
Le financement industriel en France mis en cause
Le financement pour construire des infrastuctures industrielles semble toutefois faire défaut en France. Convaincre les entreprises de rester et de se développer sur le territoire, au-delà des étapes d'expérimentation, continue d'être un enjeu de taille.
Ainsi, la société GlobalBio-Energy, partenaire d'ARD et de Cristal Union, a choisi, après les différentes phases pilotes, d'installer son démonstrateur industriel en Allemagne. Les subventions publiques y ont été de l'ordre de 8 M€. La société Bioamber, créée sur le site de Bazancourt, a également choisi de partir récemment se développer au Ca-nada. « Il y a un vrai problème, en France, d'accompagnement des projets au stade industriel », admet Yvon Le Henaff, directeur général du site de l'ARD. « Nous faisons du lobbying à Bruxelles pour tenter d'infléchir un peu le traité européen. L'accompagnement sur la prise de risque n'est pas le même partout », ajoute-t-il.
L'entreprise ARD, créée en 1989 et qui compte 95 personnes, travaille sur le concept de la raffinerie du végétal, c'est-à-dire l'extraction de manière sélective de polymères, présents dans la cellulose ou l'amidon par exemple, eux-mêmes étant des composants naturels des plantes. Sur la totalité du CA (11 M€ en 2015), 4 M€ résultent d'affaires conclues avec des clients basés aux États-Unis, le reste est généré en Europe. Les recettes proviennent de prestations de services pour près de 70 % à des clients externes et 30 % vis à vis de ses propres actionnaires.