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Conjoncture / productions animales
Les filières viande veulent lutter contre le “dumping social” au sein de l’Union

Un leitmotiv en ce début d’année chez les professionnels de la viande : réagir au manque de compétitivité des produits carnés français

APRES UNE année 2009 décevante pour bon nombre d’exportateurs français, l’heure est à la volonté de réaction. La filière porcine semble vouloir mener la danse depuis quelques semaines, pour faire part de ses difficultés commerciales liées au “dumping social». Certes, le manque de compétitivité de nos produits carnés n’est pas une grande nouveauté. Mais il devient de plus en plus intense et problématique dans le climat économique mondial actuel.

Porc : volonté d’agir à l’intérieur comme à l’extérieur de notre territoire
    L’année 2009 a été particulièrement critique pour les exportations françaises de viande porcine. Il faut dire que la crise financière a pénalisé les échanges (frilosité des banques et des assurances, moindres besoins chez nos clients, concurrence plus rude notamment de la part des états nord-américains et absence de restitutions à l’exportation). Bien qu’une reprise de nos expéditions semble vouloir se faire sentir depuis quelques mois, il est toujours aussi délicat d’affirmer qu’une réelle amélioration de notre commerce extérieur aura lieu cette année. Dans ce contexte, les professionnels de la filière souhaitent se mobiliser. Deux objectifs : garantir un certain niveau de consommation en renforçant l’image de la viande porcine sur notre territoire, mais aussi alerter l’opinion quant à l’augmentation des distorsions de concurrence au sein même de l’Union européenne. Une première étape a consisté à redonner un second souffle à la marque « VPF » (Viande porcine française). L’opération a été lancée quelques jours avant l’ouverture du salon de l’Agriculture dans l’objectif de rapprocher éleveurs et consommateurs. Et surtout, de leur faire prendre conscience des différences réglementaires qui existent entre l’origine France et les autres provenances (Europe ou pays tiers). Il est d’ailleurs un paramètre qui révolte bon nombre d’opérateurs : les disparités du coût de la main d’œuvre au sein même de l’Union. Selon le syndicat des industries de la viande Sniv-SNCP, ce coût peut être de 7 €/h en Allemagne contre 20 €/h en France !

Les filières bovines et ovines ne sont pas épargnées
    Cette concurrence déloyale frappe toutes les industries de la viande. Selon Laurent Spanghero, président de l’Union européenne du commerce du bétail et de la viande (UECBV), «le cœur de la dispute vise la prestation de services d’abattage et de désossage dont les règles sont opposées entre pays de l’Union. Ce qui est illégal en France, Belgique ou Hollande, est encouragé en Allemagne, Espagne, Portugal, Irlande et Angleterre ».
Un peu moins touchée, la filière bovine n’est pas épargnée par cette concurrence de l’étranger. Selon l’Institut de l’élevage, nos importations sont restées stables entre 2008 et 2009. Reste qu’en fin d’année, « la course au prix bas et la compétitivité de nos voisins européens ont conduit à une augmentation de nos achats » de viandes congelées surtout, au détriment des viandes réfrigérées. Dans le même temps, nos envois de viandes n’ont reculé que de 2 %.
    La filière ovine apparaît en revanche bien plus concernée par l’agressivité des marchandises étrangères. La faiblesse de nos offres ne permet pas de couvrir tous nos besoins et tire les cours vers le haut. Un contexte qui incite les détaillants à se tourner vers d’autres origines. Or, si le Royaume-Uni et l’Irlande restent nos principaux fournisseurs, le recul de leur production et un rapport qualité/prix moins attractif tend à laisser plus de place à la Nouvelle-Zélande. Et cela d’autant plus que leur prix de vente au détail est bel et bien inatteignable : selon le ministère, le gigot d’agneau entier origine France se vendait autour de 14,76 euros le kilo en semaine 5 contre 7,27 euros le kilo pour le produit néo-zélandais.

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