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Biocarburants
Les filières du biodiesel et du bioéthanol éditent leur Livre blanc

Les filières des biocarburants montent au créneau pour justifier une nouvelle fois leur existence à travers sept enjeux et demandes majeurs.

Avec une production annuelle de 900.000 t de bioéthanol et d’1,9 Mt de biodiesel en 2010, la France conforte son statut de 1er producteur de biocarburants européen. Le Livre blanc des biocarburants, présenté au Sia, vise à faire « un point d’étape à l’approche des élections présidentielles », explique Éric Lainé, président de la CGB et de réaffirmer la légitimité des biocarburants en tant qu’énergies renouvelables. « La filière attend un engagement renouvelé des pouvoirs publics. »

Réduire les dépendances françaises
La production de biocarburants engendre des coproduits riches en protéines pour l’alimentation animale : pulpes, drêches et tourteaux. « Avec ces filières, l’indépendance française en protéines est passée de 25 % dans les années 1980, à 55 % en 2010 », s’enthousiasme Christophe Terrain, président de l’AGPM. Cela participe à diversifier les débouchés de l’agriculture et à réindustrialiser les régions françaises. « Les emplois créés par les filières biocarburants sont durables et difficilement délocalisables », rappelle Philippe Pinta, président de l’AGPB, soit 5.000 emplois directs et indirects pour la filière bioéthanol et 6.300 pour la filière biodiesel. Les biocarburants ont aussi un rôle à jouer sur l’indépendance énergétique de la France. Cette dernière importe 98 % de son pétrole, ce qui représente la moitié de son déficit commercial. « Aujourd’hui, les biocarburants de 1ère génération sont la seule solution économique viable » pour atteindre l’objectif de 10 % d’énergie renouvelable dans les transports en 2020, constate Gérard Tubéry, président de la Fop. « Nous ne serons pas prêts pour les carburants de 2e génération avant 2020, ou que marginalement » rajoute Philippe Tillous-Borde, président d’EsteriFrance. En terme de production, la France serait en mesure de passer de 7 à 10 % d’incorporation : « 400.000 ha de colza et de tournesol sont nécessaires pour l’alimentation française et il y a 2,3 Mha sur le territoire », défend-il. Et Éric Lainé d’ajouter : « La production d’éthanol est déjà supérieure à la consommation française. 20-25 % sont exportés, en grande partie vers l’Allemagne. » Mais il est nécessaire que l’État fixe un cadre clair pour atteindre progressivement l’objectif des 10 %.
   
Maintenir un cadre de production incitatif
La filière souhaite que le dispositif fiscal soit maintenu. Il s’agit d’agréments accordés pour une période de six ans à certaines unités de production dans le cadre européen: 80 €/m3 pour le biodiesel et 140 €/m3 pour le bioéthanol. Certains allant bientôt toucher à leur fin, il s’agit de « prolonger l’ensemble des agréments d’ici 2015 pour éviter les distorsions de production entre les différentes filières des biocarburants », assure Éric Lainé. Dans le cadre des allègements fiscaux, Philippe Tillous-Borde renchérit  : « Si une taxe carbone était instituée, les filières devraient être exonérées. Il en va de soi. »
Les filières continuent de militer contre les distorsions de concurrence avec les biocarburants non-européens (essentiellement le biodiesel argentin et indonésien, et le bioéthanol des États-Unis), notamment en souhaitant la mise en place de lois anti-dumping. Gérard Tubéry rappelle que « quand on veut développer l’innovation dans une économie libérale, il faut un cadre réglementaire relativement protectionniste ». Des critères de durabilité introduits début 2012 pourraient compliquer l’accès au marché pour les producteurs hors UE, mais rien n’est acté. Concernant la concurrence avec l’alimentation, la filière plaide pour la mise en place d’un groupe d’experts internationaux sur l’utilisation des terres.

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