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Les Fab pourraient cesser de livrer les éleveurs de porcs bretons

L’Afab lance un appel de détresse en direction des banques et des pouvoirs publics afin d’éviter un scénario catastrophe

LE DERNIER ESPOIR ? Sur un ton alarmiste, l’association des fabricants d’aliments du bétail (Afab) a appelé « à la responsabilité des banques et des pouvoirs publics face à une filière porcine bretonne en péril », dans un communiqué de presse du 6 mai. Cet appel n’est pas le premier de la filière. Elle a déjà interpellé les organismes financiers et l’Etat depuis le début de l’année pour aider la filière porcine, qui semble au bord du gouffre pour certains.

Les Fab lassés de suppléer les banques

Apostophés par les fabricants d’aliments du bétail venus épauler les éleveurs bretons en février dernier, les banques sont de nouveau montrées du doigt par le secteur de l’élevage. En effet, depuis le début de l’année 2009, l’écart entre les coûts de revient et le prix de vente de la viande de porc a fortement précarisé les élevages bretons. « La trésorerie des élevages devient de plus en plus tendue et leurs besoins financiers de plus en plus élevés sont assurés par les fabricants d’aliments du bétail », assure Laurent Morin de l’Afab.

En quelques mois, les industriels de la nutrition animale sont devenus la principale source de financement des entreprises d’élevage, selon l’Afab. « Près d’un tiers des éleveurs de porc en Bretagne seraient touchés » par ce phénomène, assure le président de la fédération nationale porcine, Jean-Michel Serres. En principe, le financement des dettes des éleveurs revient aux organismes financiers, qui prêtent habituellement entre 550 à 650 euros par truie. Or, selon l’Afab, les besoins seraient proches du double actuellement. Aujourd’hui, le coût financier serait « de l’ordre de 10 millions d’euros par jour ouvré », expliquent les fabricants d’aliments du bétail.

Pour l’Afab, la solution devrait venir de la remontée des cours du porc, dans la mesure où le marché des matières premières reste très instable et que les prix de la protéine continuent de progresser. En effet, les cours des tourteaux de soja sont particulièrement élevés depuis le début de l’année, compte tenu d’une offre argentine revue en nette baisse. De plus, la Chine, dont les besoins sont très importants, importe des graines nord américaines en quantité depuis quelques semaines, raffermissant d’autant le marché de la protéine.

Succession de crises pour la filière porcine française

« Je ne peux qu’être d’accord avec les termes du communiqué de l’Afab », a regretté Jean-Michel Serres. Après avoir subi l’an dernier l’augmentation du prix des matières premières au travers des aliments porc (malgré les efforts de l’industrie animale en termes de lissage de prix), les élevages ont dû affronter les effets de la crise financière, c’est-à-dire des craintes de baisse de la consommation alors que les cours du porc étaient déjà bas, selon la filière porcine. Et ce d’autant que le recul de production en Europe observé à l’automne n’a pas eu grande influence sur les prix.

Comme si cela ne suffisait pas, les prix des matières premières sont repartis à la hausse dès le début de l’année 2009, sous l’effet d’une réduction de l’offre à venir. La graine de soja plus particulièrement, qui impacte directement le marché protéique européen, a atteint des sommets sur le marché de Chicago. Ainsi, le tourteau à Montoir tourne autour de 340 euros la tonne pour une livraison sur le mois de mai.

Seul point positif, l’absence de répercussions de la crise mexicaine, appelée à tort « grippe porcine », sur le marché français. « Nous ne constatons pas d’effets particuliers à la grippe mexicaine. Il n’ y a pas de baisse de la consommation en France actuellement, et nos destinations d’exportations importantes comme la Russie sont encore là », explique Jean-Michel Serres.

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