Les courtiers se posent en « maillons essentiels de la filière Grains »
Cette campagne commerciale, plus que toute autre, a permis de mesurer l'intérêt de recourir à des intermédiaires du commerce des grains tels que les courtiers.

Rassembler. C'est le message que le président de la Fédération française du syndicat des courtiers en marchandises, Xavier Durand-Viel, a tenu à faire passer à ses adhérents à l'occasion de l'Assemblée général de la structure à Paris le 13 juin dernier. Un souhait traduit par la diversité des invités réunis pour l'occasion (voir ci-contre). Au-delà de ce message, la profession a pu tirer profit de la campagne de commercialisation pour le moins atypique qui s'achève en montrant tout l'intérêt du métier de courtier dans la sécurisation des échanges de grains.
Assurer la médiation et jouer le rôle de tampon entre les opérateurs.
« Diplomatie et médiation »
Dire que le courtier permet de faciliter les échanges et de sécuriser les contrats n'est pas nouveau. Mais avec la récolte de blé tendre engrangée l'an passé, l'activité des courtiers et la qualité de leurs services a pu être apprécié davantage qu'à l'accoutumée. Xavier Durand-Viel, qui préside la FFSCM, a profité de son AG pour « saluer le professionnalisme des courtiers tout au long de cette campagne, notamment l'été dernier, en faisant preuve de diplomatie et de force pour rassurer les opérateurs et assurer une bonne médiation. Notre métier s'est trouvé valorisé »
Il y a quelques années, la progression des ventes directes entre production et industriels inquiétait la profession. Une situation qui a semble-t-il évolué. « Nous avons constaté un développement des contrats cadres mais pas d'augmentation des ventes directes », a expliqué Luc Piton, pour qui le courtier peut s'apparenter à « un notaire » en tant que garant des aspects juridiques des contrats. « Trois ou quatre ans en arrière, ”nous sentions une volonté de certains grands groupes, du fait de la concentration, de passer outre le courtage. Mais les professionnels s'aperçoivent que le métier de courtier est vraiment indispensable pour la transparence de marché, notamment pendant cette campagne. Le courtier est un liant pour la bonne exécution des contrats. Heureusement que les courtiers étaient là cet été pour assurer la médiation et jouer le rôle de tampon », précise Xavier Durand-Viel.
Fédérer les intermédiaires du commerce, entre autres
Alors que la tentative de rapprochement avec les courtiers en vin n'avait pu aboutir, la FFSCM accueillera bientôt le syndicat national des courtiers en pommes de terre et en fruits et légumes (SNCPT), soit une dizaine de bureaux de courtage. Une fois officialisée, cette opération portera le nombre d'adhérents à la FFSCM à 80 sociétés.
Par ailleurs, Michel Coste, du syndicat de Paris est intervenu pour présenter le travail réalisé sur les formules Incograin et sur les addenda, dont les dernières évolutions seront connues début janvier. Il a notamment insisté sur l'importance de la formation des opérateurs de la filière du commerce des grains et a souhaité que les courtiers se joi-gnent à leur réunion de travaux sur les contrats, pour en trouver les failles et les corriger si besoin. Plus inattendu, Philippe Pinta, président du syndicat majoritaire des producteurs de blé (AGPB), était également invité à s'exprimer lors de cette assemblée générale. L'occasion pour lui de découvrir cette profession qu'il connaissait mal. « Pour le monde de la production, les courtiers sont de simples intermédiaires. J'ai découvert que vous apportiez beaucoup » a t-il déclaré. « Entre le producteur et l'industriel ou le consommateur final, il y a des maillons forts, et c'est important de les faire connaître » estime Xavier Durand-Viel.
L'an prochain, la FFSCM fêtera ses 35 ans d'existence. La fédération organisera à cette occasion un évènement particulier, sans attendre le quarantième anniversaire, « pour pouvoir profiter de la présence de courtiers qui partiront bientôt en retraite », a souligné le président de la FFSCM.