Les cours du gaz pourraient suivre à la hausse ceux du pétrole
Si le pétrole est un “driver” de l'évolution tendancielle du prix du gaz, la corrélation entre leurs cours est variable. Les contrats de gaz sont de fait de moins en moins indexés sur l'or noir.

« Il y a une hypothèse largement soutenue par les marchés qu'une reprise significative du pétrole au-dessus de 50 $ le baril pourrait induire une tendance haussière sur le prix du gaz, même si l'on observe une moindre indexation sur l'or noir des contrats gaziers », a indiqué une analyste d'Icis, fournisseur d'informations sur la pétrochimie, les engrais et les énergies, lors d'un séminaire de Gazprom Energy, le 24 mai à Paris. Une mauvaise nouvelle pour les OS (séchage des grains) et fabricants d'engrais.
Le GNL, un facteur baissier
Cependant, des facteurs baissiers du prix du gaz existent. « De nouvelles capacités de production de GNL (gaz naturel liquéfié) ont vu le jour en 2015-2016, notamment en Australie, Malaisie, Indonésie et États-Unis, précise la spécialiste. Des volumes de GNL américain et des transferts d'autres marchés importateurs moins utilisateurs [à l'image de la Chine] vont arriver en Europe », et notamment en France où « les capacités de GNL des terminaux sont sous-utilisées ». Et c'est sans compter les 13 Mdm3 de capacité annuelle d'accueil du terminal méthanier de Dunkerque, qui devrait être terminé d'ici fin 2016.
Dans ce contexte, les cours du gaz à l'horizon 2017 (cf. graphe) s'avèrent moins corrélés avec ceux du pétrole. Le coefficient de corrélation gaz (TTF)/pétrole (Brent) s'élève à 37,59 % depuis le 1er janvier, contre 84,92 % au second semestre 2015. « Ainsi les formules de calcul de prix du gaz contractuel sont-elles de plus en plus indexées sur les marchés du gaz [PEG en France ou TTF aux Pays-Bas] », souligne Gazprom Energy.