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Les coop aux prises avec la flambée des cours

« Il existe une menace de disparition de pans entiers de l’agriculture. » C’est en ces termes que le président de Coop de France s’est exprimé lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de son Bureau, jeudi 9 septembre. Si la flambée actuelle des cours des matières premières est la bienvenue pour la trésorerie des producteurs céréaliers, lourdement pénalisés la campagne dernière, elle handicape grandement les filières animales, déjà mises à mal. Outre une hausse des prix à la consommation, la voie de la contractualisation est défendue par les coopérateurs.

Une hausse des prix finaux impérative
    Les productions animales sont aujourd’hui prises en tenaille entre une concurrence intracommunautaire jamais égalée (notamment en provenance d’Allemagne) et un renchérissement important autant qu’inattendu des cours céréaliers. « L’équation est d’une grande simplicité. Soit on trouve des solutions pour diminuer les coûts de production, soit pour augmenter les prix de vente », explique avec pragmatisme le président des coopératives françaises. Le premier levier nécessite un travail de longue haleine qui n’aura pas d’effet à court terme. Pour l’heure, le second levier paraît « incontournable », insiste Philippe Mangin, qui rassure sur la faisabilité d’augmenter les prix au niveau de la distribution « sans mettre à mal la consommation en France ». En effet, preuves à l’appui, le président démontre que « l’incidence des matières premières dans le produit final est faible » : une hausse moyenne de 20 centimes d’euro du porc au cadran engendre seulement un renchérissement de 2 centimes chez le boucher. Le seul bémol serait que les distributeurs contre-attaquent en allant se fournir dans l’Union européenne à moindres coûts. Mais là encore Philippe Mangin à la parade : aux professionnels de travailler sur la rigueur de l’étiquetage concernant l’origine du produit.

La contractualisation en question
    Mais mieux vaut prévenir que guérir. Il est certes nécessaire de panser les plaies engendrées par le net raffermissement des grains, mais ce n’est pas une démarche durable. Il serait davantage souhaitable de contenir cette variabilité extrême du coût des matières premières. « On est persuadé que la voie contractuelle peut limiter les risques, contenir la volatilité des cours dans un tunnel », réaffirme Philippe Mangin, qui appelle à sa « mise en oeuvre dans les secteurs fragiles dans les meilleures conditions ». « Les filières en crise répétitives ne sont en effet pas celles les mieux organisées », remarque le président des coopératives françaises.
    Les éléments d’abitrage, que sont les instruments du marché à terme, offrent la lisibilité que la profession attend depuis des années. Aussi est-il « urgent d’appliquer aux autres cultures ce qui ce fait sur les céréales » mais « dans un cadre un peu plus maîtrisé ». A l’image du marché à terme de Chicago, plus réglementé que son homologue européen Euronext, « il serait souhaitable qu’en Europe on soit capable de mieux réguler le marché », par la mise en place de « taquets » qui limiterait les volumes échangés « quand la machine s’emballe ». Et Philippe Mangin de conclure : « Mais il faut des solutions pour limiter les hausses mais également les baisses, sinon on sera les dindons de la farce ! »

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