Les boulangers dubitatifs face à l'interdiction de circuler à Paris
Dans un contexte économique difficile, le projet de restriction progressive de la circulation des véhicules les plus polluants dans Paris inquiète les professionnels de la boulangerie.
M « on meunier me livre 2 t par semaine, en un seul passage, tôt le matin, et avec un camion récent, parmi les moins polluants, indique Dominique Anract, président de la chambre professionnelle des Artisans boulangers pâtissiers de Paris. « Les livraisons de farines semblent donc assez économes », démontre-t-il, en réaction au projet de la Maire de Paris d'interdire, à terme, la circulation des poids lourds, et même du diesel, dans la capitale (cf. n°4090). « Quel serait l'impact, en matière de trafic, de multiples livraisons de petits volumes depuis une plateforme installée aux portes Paris ? », interroge-t-il, évoquant une piste suggérée antérieurement par la municipalité.
Pas le bon moment pour les artisansLa plupart des boulangers disposent, quant à eux, de camionnettes, souvent diesels, pour livrer les particuliers, restaurants ou collectivités, témoigne encore Dominique Anract. « Ce n'est pas le meilleur moment, alors que les trésoreries sont serrées, pour leur demander d'investir dans un véhicule électrique. » Bon indicateur du dynamisme du secteur, « les ventes de fonds de commerce ont chuté de 30 % sur un an ! », souligne le représentant des boulangers parisiens. La frilosité des banques et la concurrence des supermarchés citadins, comme les Monop' et Carrefour Market, ou encore l'installation de magasins de type Grand frais en proche banlieue, peuvent, selon lui, expliquer cette baisse de forme.
« Les boulangers conservent parfois leur véhicule sept à dix ans ». Difficile de faire passer un projet de renouvellement s'ils l'ont acquis il y a un an ou deux. Si les volumes concernés ne sont pas assez importants, « ils arrêterons de livrer », anticipe le professionnel. La mairie de Paris prévoit un coup de pouce pour certaines entreprises franciliennes, avec des critères d'éligibilité qui restent à affiner…