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Marchés céréaliers / France
Les bonnes surprises de l’exportation

Baisse des prix et parité monétaire favorable ont dopé les ventes de blé français sur pays tiers, allégeant ainsi l’estimation du stock de report

Le point le plus important des conclusions du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer réuni le 14 avril a sans doute été la révision du bilan prévisionnel blé tendre. Le Conseil a remonté de 400.000 t ses perspectives d’exportations vers les pays tiers qui, après un premier ajustement haussier de 200.000 t en mars sont portées à 9,2 Mt (voir notre dernière édition). Compte tenu des embarquements réalisés au 31 mars, 7,2 Mt, et des tirages actuels de certificats, il n’est pas exclu que ce chiffre soit dépassé. Après un démarrage laborieux qui ne permettait pas d’espérer un tel résultat, les exportations se sont accélérées à la faveur des prix bas à l’origine et rendus plus compétitifs encore par un rapport euro/dollar plus favorable au blé européen. Et cela dans un marché international très porteur, les pays importateurs s’étant largement couverts en profitant des cours mondiaux bas. Les échanges mondiaux sont estimés cette campagne à 121 Mt, loin derrière les 136 Mt de l’exceptionnelle campagne 2008/2009, mais très au-dessus des campagnes précédentes, comprises entre 105 Mt et 110 Mt.
La France se place donc bien dans ces échanges, malgré la forte concurrence de l’origine Mer noire. Elle conserve son pré carré, en particulier l’Algérie qui nous a acheté 2,5 Mt depuis le 1er juillet jusqu’au 31 mars, et le Maroc. Les ventes à l’Egypte ont atteint sur cette même période 1,4 Mt malgré la concurrence russe. Outre ces destinations traditionnelles, les exportateurs français se sont livrés à quelques incursions atypiques comme la Thaïlande. On parle aussi d’une possibilité de vente de 200.000 t à destination de l’Amérique du Sud de blé français et/ou allemand.

Baisse du stock de report
L’abondance des disponibilités, en France comme dans le monde, n’a pas permis à cette forte demande d’entraîner une hausse des cours, du moins en aura-t-elle contenu la baisse. Pour ce qui est de la France, en particulier, le fort niveau d’exportation aura permis d’alléger un stock prévu à 4 Mt et qui passe à un niveau tout de même toujours lourd de 3,5 Mt. Il sera pesant en début de campagne, surtout si la récolte concrétise les nouveaux facteurs d’abondance : surface accrue et bel aspect des cultures. Le Conseil se félicite donc de ce que les vendeurs aient pris la mesure de l’urgence de faire de la place dans les silos.

Intervention modérée en orge
Le bilan prévisionnel orge n’a connu qu’un ajustement mineur des ventes à l’UE, augmentées de 75.000 t, en raison notamment des bonnes livraisons à la Belgique. En revanche, les exportations vers les pays tiers, maintenues à 600.000 t, seraient inférieures de 50 % à celles de 2008/2009. Le stock de report a été réduit de 100.000 t, à 3,7 Mt (dont 1,05 Mt à l’intervention), soit 135 % de plus que l’an dernier. Malgré les disponibilités pléthoriques et des prix de marché bien inférieurs au prix d’intervention, les offres françaises à l’intervention se sont ralenties ces dernières semaines pour atteindre 1,06 Mt au 14 avril. Les OS ont préféré jouer le marché et sans doute une partie de ces réserves sont reportées sur la prochaine campagne, notamment pour des orges brassicoles. Contrairement au blé, les surfaces semées pour la récolte 2010 sont en retrait sous le coup des mauvais prix de cette campagne. L’estimation de baisse de récolte de 6 % qui en résulterait constituerait un facteur de meilleur équilibre.

Recul des incorporations de maïs par les fabricants d’aliments composés
Pour ce qui est du maïs, FranceAgriMer a revu en baisse de 120.000 t ses estimations de sorties à destination de l’Union européenne à 6,45 Mt, devant le risque d’une forte pression du maïs sud-américain sur la péninsule ibérique. Néanmoins, malgré cet ajustement, les ventes de maïs à l’UE conserveraient un excellent niveau, 10 % de mieux qu’en 2008/2009. Les exportations vers les pays tiers se présentent plutôt bien avec 350.000 t, 11 % de mieux que pour la dernière campagne. Mais, à la diminution des ventes à l’UE s’ajoute une réduction des utilisations de 100.000 t par les fabricants d’aliments du bétail, ramenées à 5,6 Mt. Le stock de report s’alourdit alors de 190.000 t par rapport aux prévisions de mars pour atteindre 2,68 Mt.

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