Aller au contenu principal

OCM Sucre
Les betteraviers prêts à défendre leurs quotas

LA RÉFORME de l’OCM Sucre est en marche, avec l’ouverture des négociations sur la Pac post 2013. La communication officielle de la Commission européenne en la matière, parue le 17 novembre 2010, laisse entendre « une fin des quotas (sucre, NDLR) en douceur à une date à fixer ». Si les betteraviers ne sont pas catégoriquement contre, ils la souhaitent la plus lointaine possible, afin de leur permettre de se forger les armes nécessaires pour combattre leur principal adversaire sur le marché mondial, le Brésil, qui « a des coûts de production significativement inférieurs aux nôtres », a expliqué Eric Lainé, le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), lors de leur assemblée générale le 7 décembre dernier à Paris.

La productivité du secteur en question

« Pour nous, tant que nous n’avons pas été jusqu’à la fin de la période d’application du Doha Round, que je situe au-delà de 2020, il n’y a rien à changer », martèle le président des betteraviers. « Tant qu’il y aura maintien d’une préférence communautaire et que le marché mondial n’est pas rentable, il ne faut rien changer au règlement sucre, ce qui n’empêche pas de gagner encore en productivité agronomique et industrielle », a-t-il ajouté. Et ce gain de compétitivité passe par un accès aux biotechnologies, qui « est indispensable pour faire le saut technologique nécessaire pour semer des betteraves avant l’hiver, augmenter ainsi les rendements, réduire encore plus les intrants, et pouvoir faire tourner les usines plus longtemps en démarrant plus précocement les campagnes », insiste Éric Lainé. Dans cet objectif, l’Inra et les producteurs de betteraves ont proposé un programme de recherche sur cinq à dix ans sur le génome de la betterave dans le cadre du Grand emprunt. Ce projet, évalué à « quelques millions d’euros », selon le président de la CGB, a reçu l’appui du ministère de l’Agriculture, tel que l’a annoncé dans son discours de clôture Jean-Marc Bournigal, son directeur de cabinet.

Non à la suppression du règlement Sucre

Le gouvernement soutient également les betteraviers dans leurs revendications concernant le maintien de l’OCM Sucre actuel. Eric Lainé a mis en garde Lars Hoelgaard, directeur général adjoint à la direction Agriculture de la Commission européenne, présent à l’assemblée générale : « Si vous voulez poursuivre dans la voie de l’abandon des quotas et du prix minimum garanti de la betterave, vous aurez tous les betteraviers européens contre vous, et voire “tout contre”. Car s’il faut aller vous le dire à Bruxelles, nous irons. Nous l’avons déjà fait en juillet 2005. » Le représentant européen s’est défendu en répondant que pour l’heure « il n’y a pas de proposition, il y a des discussions mais il ne faut pas être trop défensif ». La Commission européenne ne suggère pas un « un marché libre mais d’adapter davantage le système de régulation, en gardant un mécanisme de filet de sécurité et de prix garantis pour assurer l’approvisionnement du marché ». Et de conclure : « Tout cela mérite réflexion. » Les pourparlers peuvent donc commencer, avec en ligne de mire une proposition européenne “officielle” prévue en juillet 2011.

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

Graphique prix blé orge maïs France au 9 octobre 2025
Marché des céréales du 9 octobre 2025 - Le prix du blé français frôle les 190 €/t avec l’amélioration de sa compétitivité à l'international

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 8 et le 9 octobre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

De gauche à droite : Ghislain Caron (Cargill), vice-président de l'Usipa, Carlota Pons (Tereos), vice-présidente, Mariane Flamary, déléguée générale, Sophie Verpoort (ADM), trésorière, Marie-Laure Empinet (Roquette), présidente et Cécile Duputel (Roquette), administratrice à l'AG de l'Usipa le 25 septembre 2025
L’amidonnerie française fait grise mine

Le chiffre d’affaires de l’amidonnerie française a reculé de 21 % sur l’année 2024, avec pour conséquence le repli des achats…

Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales
Nord Céréales : une campagne à l’exportation qui peine à démarrer

Les chargements du terminal céréalier dunkerquois sur le premier trimestre de la campagne de commercialisation 2025-2026 sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne