L'entreprise Ynsect prend son envol
Créée fin 2011, la société de biotechnologie a développé en 2014 un pilote de bioraffinerie d'insectes, qu'une unité de démonstration technologique devrait compléter à court terme.
« Les truites à l'état sauvage peuvent se nourrir de larves jusque 70 % dans leur régime, alors
qu'elles sont nourries à plus de 70 % par du soja dans une ferme aquacole, remarque Antoine Hubert, un des quatre associés à l'origine d'Ynsect, société de biotechnocilisée à l'horizon 2017. ” logie spécialisée dans la production industrielle d'insectes et leur transformation pour la nutrition et la chimie verte. Aussi avons-nous mis au point des poudres d'insectes déshuilée, ainsi que des huiles, mais aussi des hydrolysats protéiques. En termes de prix, nous serons tout à fait compétitifs avec les farines de poissons, quand nos premières installations commerciales sortiront de terre, à l'horizon 2017. » Pour ce faire, la jeune entreprise a constitué, à Genopole (Évry) en 2014, un laboratoire conséquent, ainsi qu'une ligne pilote, en vue de créer son Entoraffinerie, une bioraffinerie d'insectes. « La prochaine étape de notre développement, à savoir notre unité de démonstration technologique, fera la preuve industrielle du concept : il s'agit de la dernière phase avant le lancement industriel et commercial. » Ynsect finance ces investissements par des levées de fonds (deux en 2014), auxquelles s'ajoute l'aide perçue dans le cadre du Concours mondial d'innovation 2030.
Les premières farines d'insectes devraient être commer-“cilisée à l'horizon 2017.
« Nos produits sont particulièrement intéressants pour l'aquaculture et le petfood, en termes de composition nutritionnelles (équilibre en acides aminés et gras) et en digestibilité (supérieure à 85 %, jusqu'à 95 %) », souligne Antoine Hubert. Cependant, le marché petfood, seul autorisé en Europe aujourd'hui, rencontre des problématiques marketing. Le marché aquaculture, « qui devrait s'ouvrir dans les deux ans », représente, quant à lui, le plus grand intérêt : les utilisateurs (formulateurs, éleveurs, distributeurs ou consommateurs finaux) ont une très bonne image de l'usage des larves d'insectes en alimentation des poissons. « Ce n'est que revenir à plus de naturalité ! On pense bien entendu à l'asticot utilisé pour pêcher à la ligne. »
Ynsect a, par ailleurs, une activité importante de R&D sur les produits à plus haute valeur ajoutée pour la nutrition humaine, mais surtout la chimie verte, avec les dérivés de chitine. « Ces projets portent sur l'identification de propriétés particulières de ces produits dans des applications type nutraceutique, cosmétique ou biomatériaux. »