L’emploi et l’agriculture durable au Salon de l’agriculture
La profession lance une opération séduction pour recruter
CARRIERE ET AGRICULTURE durable figureront parmi les principaux thèmes qui animeront le Salon de l’agriculture 2009 (Paris, Porte de Versailles, du 21 février au 1 er mars). Son président, Jean-Luc Poulain, et sa commissaire générale, Béatrice Collet, en ont présenté les grandes lignes le 13 janvier, et dévoilé le slogan fédérateur : « Génération agriculture, produire aujourd’hui, nourrir demain, respecter toujours. » Un millier d’exposants seront présents, sur 138.000 m 2. Le ministre de l’Agriculture Michel Barnier a évoqué le stand de son ministère, qui sera axé sur la thématique de l’agriculture durable et l’alimentation. 650.000 visiteurs sont attendus.
Des emplois à pourvoir
Dans un contexte de forte augmentation du chômage en France, le monde agricole et ses fournisseurs sont, aujourd’hui… offreurs d’emplois! Le secteur de la machine agricole lancera au salon une vaste campagne d’information, avec un « show des métiers des agroéquipements », révélant qu’il recherche depuis plusieurs mois, en vain, pas moins de 5.000 personnes. D’autres domaines, les biocarburants par exemple, représentent aussi des emplois nouveaux. Un « espace emploi formation », organisé par sept partenaires, visera à séduire les jeunes visiteurs sur les métiers du secteur.
Reste un problème de fond, si on veut attirer des jeunes vers les métiers agricoles : l’image même de cette activité. « Un sondage du Crédoc montre que 85 % des Français ont une bonne image de l’agriculture », affirmait Michel Barnier en présentant le salon. Il n’empêche que celle-ci doit être plus séduisante encore si l’on veut que les jeunes se tournent vers ce gisement d’emplois. C’est l’un des rôles du Salon de l’agriculture, et plusieurs efforts nouveaux devraient s’y manifester. L’odyssée végétale présentera une carte de France des productions (cf. encadré) ; un village du bioéthanol sera présent ; chez Proléa, on pourra « entrer dans l’univers de la graine, en passant par l’assiette (alimentation) et par la planète (environnement et développement durable) », etc. Pour sa part, Jean-Luc Poulain n’hésitait pas à expliquer que l’attirance pour les métiers agricoles dépend aussi des revenus qu’on en tire. Reprenant le slogan, « Produire aujourd’hui, nourrir demain, respecter toujours », il estimait que cela ne peut se faire « qu’à un certain coût et donc pour un certain prix. Or, la volatilité des prix nous inspire une grande inquiétude », concluait-il.
L’offre d’emplois ne se limite pas aux salariés. Sur les 6 000 installations en agriculture réalisées chaque année, un nombre croissant concerne des jeunes qui ne sont pas enfants d’agriculteurs. Le parcours de formation à l’installation vient justement d’être adapté pour pouvoir mieux s’adresser à ce qu’on appelle les « hors cadre familial ». Un stand dédié à l’installation sera mis en place et pourra présenter le nouveau parcours au prochain salon agricole. L’opération « Demain je serai paysan » y fera l’objet d’un univers spécifique ; pour sa part, la FNSEA aura l’occasion, sur ses stands, d’expliquer sa démarche sur « L’agriculture, des métiers à la mode », lancée quelques semaines auparavant, le 3 février.