L'Éco-redevance déçoit meuniers et Fab
Une franchise trop limitée
Alors que commence à fuiter l'éventualité d'une solution à cheval entre les pistes du rapport de Jean-Paul Chanteguet et de Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, les industriels de la meunerie et de la nutrition animale restent insatisfaits après la remise des travaux de la mission sur l'Écotaxe. S'ils notent des avancées depuis la première mouture prévue par la majorité précédente, ils jugent le projet d'Éco-redevance encore trop éloigné de leurs attentes.
Une franchise trop limitéeNous maintenons que le secteur de la nutrition animale doit être exonéré.
« La Commission a pris la mesure du dossier. Les députés ont réalisé un travail sérieux. Ils ont tenu compte de certaines demandes », a relevé Alain Guillaume, président du Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale, interrogé le 21 mai. « Mais compte tenu de la fragilité du secteur de l'élevage, nous maintenons que cette filière doit être exonérée de cette taxe », a-t-il rappelé. Même constat pour l'ANMF qui remarque que certaines avancées, mais souligne leur insuffisance. La franchise de 281 à 844 km, dispensant de payer l'éco-redevance, apparait beaucoup trop faible pour apporter satisfaction aux industriels de la filière des grains. Lors de son audition par la mission parlementaire le 10 avril dernier, Lionel Deloingce, vice-président de l'Association nationale de la meunerie française, avait expliqué qu'il était difficile d'établir une moyenne kilométrique du transport dans ce secteur. Pour la seule activité de distribution de farine, « les camions de son entreprise effectuaient entre 7.000 et 10.000 km par mois », a t-il expliqué, précisant que cette distance ne concernait que la distribution de farine, réalisée en compte propre et que « la plupart de nos farines étant livrées dans des citernes vrac spécifiques à la farine, les retours sont systématiquement effectués à vide ». « L'approvisionnement en blé se fait par transport pour compte d'autrui ”sur des zones aussi locales que possibles », a précisé le représentant de l'ANMF. D'après le syndicat, l'Écotaxe première mouture pourrait peser «pour moitié sur le résultat courant avant impôt des entreprises du secteur.» Suite page 4