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L’écart de prix se réduit sur le marché mondial du blé

La météo adverse est venue soutenir les prix américains et de la mer Noire réduisant le delta avec les offres françaises

LE MARCHÉ mondial du blé est marqué par un resserrement des prix. C’est ce qui ressort du dernier conseil spécialisé “céréales” de FranceAgriMer du 4 novembre. Les cours mondiaux des céréales ont suivi, rappelons-le, une orientation haussière durant le mois d’octobre, alors que les fondamentaux restent baissiers. Les prix ont gagné du terrain subissant les aléas climatiques sur les zones de culture aux Etats-Unis et au Canada. La présence plus importante des fonds d’investissement sur ces marchés, accompagnant des signes de reprise de l’économie mondiale, a également favorisé cette tendance. Par la suite, les prix se sont cependant détendus à la faveur des prises de bénéfices opérées par ces mêmes fonds. Parmi les autres points abordés, le pourtour de la mer Noire où les investissements se poursuivent.

Convergence des prix mondiaux de blé
    En Europe, les cours ont suivi l’évolution du marché de Chicago, mais ont également souffert de la parité euro/dollar. A ce sujet, Michel Ferret chef du service Marchés et étude filière de FranceAgriMer est frappé par « l’automa-tisme entre le repli du dollar et les hausses des matières premières, qui n’a jamais été aussi marqué ». Autre fait majeur sur le marché, selon lui, la convergence des prix mondiaux en blé (cf. graphe ci-dessus). D’abord, entre ceux des blés français et du Soft Red Winter. Ce dernier est poussé vers le haut par les retards pris sur les récoltes du maïs et du soja. « Les agriculteurs ne peuvent pas semer de soft red winter ce qui explique cette convergence ». Le blé d’origine mer Noire est remonté quant à lui du fait de la sécheresse qui a sévi en Russie et en Ukraine et des difficultés d’acheminement vers les ports en raison des basses eaux, notamment sur le Danube. Un problème qui a engrangé d’autre part une plus forte demande en blé fourrager français au dépend du maïs d’Europe centrale. Autre point qui explique cette hausse sur les blés mer Noire : le raffermissement des monnaies locales. En Russie, la moindre présence des agriculteurs, qui ont attendu le début des achats à l’intervention du gouvernement, a
également soutenu les prix.

Le pourtour de la Mer noire s’organise
    Le Kazakhstan met en place un régime de subventions au transport pour l’export de céréales. Michel Ferret précise : « le Kazakhstan souffre beaucoup de son enclavement et de sa dépendance, notamment envers la Russie. Les subventions permettront de diminuer le handicap du transport vers les ports de la mer Noire ». L’aide atteindrait 20 euro/t, et pourrait concerner 1,4 Mt de céréales. Soit une subvention de 5 Md de Tenge (avec la conversion euro actuelle), pour le gouvernement Kazakh. Pour diminuer son enclavement, la construction d’un terminal sur la mer Caspienne est également envisagée pour, entre autres, exporter vers l’Iran. Un accord pour 1,5 Mt aurait d’ailleurs été signé vers ce pays, la majorité sous forme de farine. Rémi Haquin, président du Conseil spécialisé “céréales” ajoute, « le Kazakhstan veut acquérir une position centrale. D’un côté, il veut toucher la Chine, en développant le fer. En même temps, il ne peut pas se permettre d’être absent de la mer Noire, où il se passe beaucoup de choses ». Le Kazakhstan construit également de nouveaux moulins, afin d’exporter plus de farines et conforter sa place de leader avec 2,735 Mt expédiées pour la campagne 2008/2009. D’ailleurs, selon le CIC, il augmente son écart avec le second exportateur mondial de farine, la Turquie, à 2,165 Mt. Septième exportateur de blé, il a engrangé cette année une production en hausse, à près de 17 Mt, selon l’USDA contre 13 Mt en 2008.
    D’autre part, l’Ukraine serait sur le point de suivre l’exemple de la Russie, en crééant un opérateur étatique, pour exporter entre 1 et 1,2 Mt de céréales. Une nouvelle occasion de rappeler le mimétisme existant entre l’Ukraine et la Russie.

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