Aller au contenu principal

Journées de l’Aftaa
Le tourteau de tournesol ukrainien grignote des parts de marché

La progression de la récolte de graine et la montée en puissance de la capacité de trituration ukrainienne font du pays un fournisseur attractif

NOUVEAU VENU. Quelques 144.000 t de tourteaux de tournesol ukrainien ont été importées en France sur la campagne 2008/2009, alors que les entrées précédentes étaient anecdotiques, voire nulles. Les prévisions pour 2009/2010 tableraient sur des imports de 200.000 t au minimum. En deux ans, ce produit a réussi à se faire une place sur le marché français. Un engouement présenté à l’occasion des journées de l’Aftaa le 3 décembre à Paris.

Une teneur en protéines intéressante
    Le tourteau de tournesol ukrainien est un « apporteur» de protéines, « de type high pro avec une teneur comprise dans la fourchette 37-39 » explique François Schmitt, de la société Cargill. Il concurrence potentiellement les matières premières riches en protéines telles que le soja (48 %), le colza (37-39 %), ou encore le tourteau de tournesol low pro français (28-30 %). En conséquence, le tourteau de tournesol français, et les graines en général, devront trouver davantage  preneur à l’étranger pour faire face à l’arrivée de ce produit. Les autres répercussions sont plus « collatérales ».   «Une nouvelle matière première dans les silos, entraîne la perte d’une autre par manque de place ».
    Le tourteau de tournesol ukrainien a réussi malgré tout à se tailler une place sur le marché français, en raison de son prix compétitif. Il peut être incorporé jusqu’à 6 % dans l’aliment “pondeuses”, en remplacement du colza. En aliment “porc”, la part dans la formule peut atteindre les 10 %. Il est également intéressant en tant que substitut du soja, notamment pour pallier aux approvisionnements OGM. Mais François Schmitt nuance tout de même : « Des importations à hauteur de 200 à 300.000 t ne correspondent qu’à 1,5 % de la production française d’aliments. Ce tourteau ne peut donc être qu’un débouché limité ». La production ukrainienne, encore irrégulière, va également dans ce sens.

Les envois progressent vers l’Europe
    « Ce tourteau est arrivé en France à la fin 2008, accompagnant la crise économique qui a touché les pays de l’Est » précise François Schmitt. « L’Ukraine a dû trouver des débouchés à l’export plus sûrs », et s’est tournée vers l’Europe et notamment la France. D’autant que la production de graines de tournesol est en forte hausse en Ukraine. Elle est ainsi passée de 4,85 Mt en 2007/2008 à 7,034 Mt pour la période 2008/2009. Pour 2009/2010, les estimations tablent sur un niveau de 6,5 Mt. Et les capacités de trituration ont accompagné cette hausse. « On devrait atteindre 6 Mt de trituration cette année » indique François Schmitt, pour une production de tourteaux de 2,3 Mt environ.
    Concernant les débouchés, la consommation locale est importante, puisqu’elle atteint 600.000 t par an. Le volume exportable est donc  peu élevé, à 1,450 Mt pour la campagne 2008/2009. Ce qui peut entraîner de fortes variations de prix, dans le cas de distorsions de la demande. “ Les récentes augmentations de prix liées à l’interdiction d’OGM en Turquie en sont un bon exemple ”. Le prix du tourteau de tournesol a de ce fait réduit son écart avec ses homologues de colza et soja.
    La forte progression des expéditions vers l’Europe et la France a entraîné un réaménagement des destinations. La part française est passée de 1 à 13 %, pour des expéditions attendues à 352.000 t pour la tranche 2008-2010, au dépend surtout de la Biélorussie, le plus gros client historique de l’Ukraine avec 1,13 Mt, soit 34 % des exports pour la période 2005-2008. Désormais seulement 20-25 % des expéditions trouvent preneur dans les pays Baltes, la Biélorussie, la Pologne. Le reste
se partage entre l’Europe de l’Ouest et le Moyen-Orient.

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

De gauche à droite : Ghislain Caron (Cargill), vice-président de l'Usipa, Carlota Pons (Tereos), vice-présidente, Mariane Flamary, déléguée générale, Sophie Verpoort (ADM), trésorière, Marie-Laure Empinet (Roquette), présidente et Cécile Duputel (Roquette), administratrice à l'AG de l'Usipa le 25 septembre 2025
L’amidonnerie française fait grise mine

Le chiffre d’affaires de l’amidonnerie française a reculé de 21 % sur l’année 2024, avec pour conséquence le repli des achats…

Graphique prix blé orge maïs France au 9 octobre 2025
Marché des céréales du 9 octobre 2025 - Le prix du blé français frôle les 190 €/t avec l’amélioration de sa compétitivité à l'international

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 8 et le 9 octobre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales
Nord Céréales : une campagne à l’exportation qui peine à démarrer

Les chargements du terminal céréalier dunkerquois sur le premier trimestre de la campagne de commercialisation 2025-2026 sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne