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Les élèves ingénieurs prennent la plume…
Le stockage post-récolte à la recherche d’alternatives aux insecticides chimiques

Malgré les nombreuses avancées technologiques de ces dernières années, l’homme rencontre toujours des difficultés pour trouver la solution adéquate au problème que pose la désinfestation des céréales post-récolte.
Dans une société où le recours aux produits chimiques tend à être restreint, ce sont pourtant les insecticides de contact et les fumigants qui sont les plus utilisés compte tenu de leur efficacité, leur rentabilité et leur facilité d’utilisation. Des résidus d’insecticides de contact peuvent être retrouvés sur les grains traités malgré une étape de nettoyage approfondie. Et le bromure de méthyle, gaz le plus rencontré lors de la fumigation, aspire à disparaître au vu de son impact sur la santé humaine et sur l’environnement. C’est dans ce contexte que la phosphine (nouveau fumigant) a été mise au point. Mais elle pose des problèmes de résistance chez certaines populations d’insectes. Et dans un paysage réglementaire de plus en plus restrictif, malgré les importantes quantités de denrées sauvées par ces méthodes chimiques depuis qu’elles sont employées, la recherche peine à trouver de nouveaux produits conformes à la législation. La filière céréalière doit désormais envisager des méthodes qui les remplacent ou qui les complètent.
   
Le traitement thermique est sans danger mais potentiellement coûteux
Ainsi le traitement thermique présente, entre autres, les avantages d’être inoffensif pour la santé et de ne pas altérer les grains puisque leur seuil de tolérance de température est supérieur à celui des insectes. Actuellement, des études portent sur un logiciel permettant de modéliser précisément et en temps réel la cinétique de mortalité des insectes en fonction de la chaleur, afin d’adapter le traitement. Cependant, comme la plupart des nouvelles technologies, elle nécessite une charge d’investissements plus importante.
Il est également possible de tuer les insectes, sans modifier les propriétés organoleptiques et technologiques des grains, grâce à un effet thermique par le biais d’ondes électromagnétiques. Mais la faculté germinative peut être modifiée, ce qui peut offrir une application intéressante dans certains cas. Ce procédé, toujours en phase expérimentale, n’est pas efficace à tous les stades de développement chez certaines espèces. D’autre part, le coût de fonctionnement des rayonnements hautes fréquences est nettement plus élevé que celui des traitements chimiques.

L’asphixie par le contrôle de l’athmosphère, efficace mais très coûteux
L’utilisation d’une atmosphère contrôlée à l’intérieur de silos étanches constitue une autre technique pour la lutte curative contre les insectes nuisibles aux denrées stockées. La méthode qui consiste à asphyxier les prédateurs en diminuant la quantité d’oxygène dans l’enceinte de stockage, possède un inconvénient commun avec les fumigants, à savoir celui de disposer de silos hermétiques.
Le principe est l’application de rayonnements ionisants sur les céréales. Même s’ils peuvent former des radicaux libres à fortes doses, ils ne sont pas nocifs pour les grains dans des conditions d’utilisation classiques. Mais cette technique serait la plus onéreuse en termes d’investissements.
En attendant la découverte de nouveaux traitements curatifs contre les insectes des denrées stockées, la prévention reste indispensable. Il ne faut pas oublier les moyens mécaniques tels que la sélection des variétés, le nettoyage et le tri des grains en amont du stockage, ou encore la ventilation, qui en abaissant la température du silo, inhibe le développement des prédateurs.

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