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Conseil spécialisé céréales
Le souci d’équilibre des bilans

En l’absence de l’origine mer Noire sur le marché mondial, les exportateurs français enregistre une activité d’exportation exceptionnelle

La France pourrait exporter durant cette campagne, 18 Mt de blé tendre en grains, dont 11,5 Mt à destination des pays tiers, record absolu après celui de 1984/1985 (10,6 Mt) atteint toutefois avec des restitutions. Le Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, réuni le 13 octobre (voir notre édition du 15 octobre) s’est fondé sur les sorties déjà effectuées début octobre et des contrats en portefeuille pour justifier l’augmentation de 500.000 t des prévisions de ventes aux pays tiers. Début du mois d’octobre, 3,3 Mt de blé tendre avaient déjà été chargées dans les ports français, soit 1 Mt de plus que l’an dernier, dont 930.000 t vers l’Algérie, notre premier client. Mais le cas le plus représentatif d’une conjoncture particulière cette campagne est celui de l’Egypte. Privée de son principal fournisseur habituel, la Russie, le premier importateur mondial de blé est obligé de se rabattre sur les exportateurs disposant d’un potentiel quantitatif et qualitatif à la mesure de ses besoins, en l’occurrence, les Etats-Unis, la France et, dans une moindre mesure, le Canada. A la date du 12 octobre, les ventes françaises contractées avec ce pays atteignent 1,5 Mt, soit 43 % de plus qu’il y a un an, et 49 % des importations de blé par l’Egypte, devant les Etats-Unis, 885.000 t, soit 29 % des achats égyptiens. La Russie figure en 3e position avec 360.000 t, réalisées avant l’embargo russe sur l’exportation, 116 % de moins que l’an dernier, même date. Le potentiel d’export de la zone mer Noire est estimé à 15 Mt, contre 36 Mt en 2009/2010 : la France et les Etats-Unis ont donc encore de belles perspectives jusqu’à l’arrivée des récoltes de l’hémisphère Sud. Notons que les exportations américaines vers l’Egypte se sont sensiblement accélérées ces dernières semaines, mais en blé hard winter non produit en France.

Tension en seconde moitié de campagne ?
    Le revers de la médaille de cette exportation élevée vers les pays tiers est le risque d’une tension du marché intérieur dès le début de l’année prochaine, par manque d’offre. Pour parvenir à un report modeste de 2,15 Mt, FranceAgriMer a dû remanier sensiblement ses bilans prévisionnels. La production a été revue en hausse de près de 200.000 t à 37,75 Mt et la collecte de 31,37 à 31,94 Mt. Les exportations vers l’UE ont été diminuées de 100.000 t à 6,8 Mt, compte tenu de l’abondance de blé fourrager dans l’UE –particulièrement en Allemagne. Enfin, les estimations d’incorporation de blé par les Fab sont augmentées de 100.000 t à 4,7 Mt. En revanche, les importations bien que maintenues à un haut niveau d’1 Mt sont réduites de 200.000 t par rapport à l’estimation de septembre. Le stock de report tombe donc à 2,15 Mt, 37 % de moins que pour la précédente campagne.

Procédure de liquidation du stock d’orge d’intervention
    En ce qui concerne l’orge, malgré la récolte de 2,7 Mt inférieure à celle de 2009, et d’une prévision de collecte de 8,4 Mt, en retrait de 20 % sur celle réalisée en 2009/2010, les ressources restent importantes à 11,6 Mt grâce au gros stock de report disponible en début de campagne, 3,15 Mt, 90 % de plus que l’an dernier. FranceAgriMer a maintenu la prévision d’utilisations par les Fab à 1,8 Mt et augmenté ses estimations d’exportations, (pays tiers et UE) de 250.000 t en les portant de 5,87 à 6,13 Mt. Le stock « marché libre » restera important, avec 1,56 Mt. Quant au stock d’intervention qui pesait 887.000 t, il aura disparu. Le conseil céréales a rappelé les conditions de remise en marché du stock communautaire d’intervention de 5,6 Mt, dont 5,4 d’orge. La première partie du stock qui sera allouée au PEAD (Plan européen d’aide aux plus démunis) devrait être effectivement éliminée du marché d’ici à la fin de l’année alors qu’interviendra la revente de la deuxième moitié du stock. Tout aura été liquidé d’ici à la fin de la campagne. L’annonce de la baisse des stocks mondiaux et, particulièrement américains, de maïs a eu les répercussions que l’on connaît, provoquant une hausse brutale des prix sur les marchés à terme américain et européen qui ont influencé le marché physique français. Mais celui-ci évolue aussi dans son propre cadre, moins spéculatif et plus motivé par les transactions effectives. Les échanges avec nos partenaires de l’UE interviennent pour beaucoup dans l’orientation de ce marché. Elles devaient être, cette campagne, en net retrait, 5,3 Mt soit 26 % du chiffre de 2009/2010, au demeurant exceptionnel. FranceAgriMer n’a pas modifié notablement ses estimations de production nationale de maïs par rapport à celles de septembre, 13,5 Mt. Le stock de report est réduit de 140.000 t et s’inscrit dans une bonne moyenne. La récolte de blé dur 2010 a été élevée, estimée à 2,5 Mt, 400.000 t de plus qu’en 2009. FranceAgriMer compte sur une exportation dynamique pour retrouver un stock équivalent à celui de l’an dernier, 330.000 t. Pour ce faire, il faudra sortir 900.000 t vers l’UE (+26 %) et 750.000 t sur les pays tiers (+31 %).

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