Aller au contenu principal

Nutrition animale
Le sainfoin, une filière à créer de A à Z

La Champagne crayeuse tente de redorer l’image de cette légumineuse disparue de nos paysages.

Relancer la filière sainfoin, voilà le pari qu’ont fait il y a quatre ans la firme-services MG2Mix et plusieurs agriculteurs champenois à travers la création de la structure Multifolia. Il s’agit d’aller de la production de semences jusqu’à la création de bouchons déshydratés de sainfoin pour la nutrition animale. L’aventure démarre en Champagne crayeuse dès 2006 avec quelques hectares semés, conduits en porte-graines, pour faire des semences. Ce n’est qu’en 2008 que la première sainfonière sur 6 ha verra le jour. Aujourd’hui le projet s’étend sur 200 ha et compte 11 partenaires. Une vingtaine d’agriculteurs sous son contrat. L’objectif est d’arriver à 350 ha en 2014 et de pouvoir fournir 3.000 t de bouchons déshydratés. Trois fabricants d’aliments du bétail se sont lancés dans l’odyssée du sainfoin déshydraté : Gaïc-Père François, Terrya et Terdici, la marque d’aliments de Districera.
Le sainfoin possède plusieurs atouts. En tant que légumineuse, c’est une culture intéressante dans les rotations. D’un point de vue agronomique, elle nécessite peu d’intrants et réduit les rejets de méthane par les animaux. C’est également une des plantes les plus mellifères qui soient. Cela a d’ailleurs permis à Multifolia de se tourner vers le Syndicat national de l’apiculture, qui est devenu partenaire du projet. Mais surtout, le sainfoin a une forte teneur en tanins concentrés, ce qui lui confère des vertus antiparasitaires. La Champagne est particulièrement bien adaptée à cette production grâce à ses terres calcicoles, et à la présence d’usines de déshydratation.

Un essor bloqué par le manque de volumes
« Le sainfoin ne pousse pas dans toutes les régions d’élevage, or tous les éleveurs sont potentiellement intéressés par la fibre et la protéine », rappelle Pascale Gombaud, agricultrice actionnaire de Multifolia. Si pour le moment les bouchons sont intégrés dans les rations en tant que substituts, il s’agit d’en faire une nouvelle matière première à part entière, aux vertus autres que nutritionnelles. Les débouchés sont là, mais la difficulté est de pouvoir fournir les volumes. En effet, étant une espèce orpheline, il fallait partir de zéro, et trouver un partenaire semencier : Jouffray-Drilaud en l’occurrence. Pour avoir une filière tracée, il est nécessaire de valider tous les paramètres de la culture. La Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences suit d’ailleurs le projet avec intérêt. La firme-services MG2Mix engage donc des essais dans ses élevages de référence et développe un programme d’analyses pour caractériser cette nouvelle matière première encore inconnue dans les matrices de formulation.
Il y a actuellement un pilote en Champagne crayeuse : « du champ à la fourchette » avec l’AOC fromage de vache Chaource. Les essais ont eu lieu début 2012 avec la récolte d’octobre 2011. Il s’agissait de regarder les impacts sur la qualité organoleptique du lait produit d’une part, puis du fromage. Les résultats devraient être publiés en juillet 2012 « avec une tendance très favorable», confie Pascal Gombault.

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

La main d'une personne avec une poignée de blé au dessus d'un tas de blé.
Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc

À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses…

Philippe Heusele, secrétaire général et Éric Thirouin, président de l'AGPB, lors de la conférence de presse de rentrée le 16 septembre 2025
Prix du blé : les producteurs demandent une revalorisation des prix d’intervention

Lors de la conférence de presse de rentrée de l’AGPB le 16 septembre, les représentants de la profession ont fait part de leur…

Portrait d'Olivier Duvernoy, président de l’Aemic.
« L’Aemic, le réseau des filières céréalières, est aujourd’hui la plateforme de tous les professionnels du secteur des grains »

Olivier Duvernoy, président de l’Aemic, revient sur les évolutions que l’ancienne association des élèves de l’école de…

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole - Métiers du grain et Catherine Matt, directrice
La profession céréalière se réjouit de la levée des taxes sur les importations d'engrais états-uniens

L’AGPB et La Coopération agricole – Métiers du grain s’inquiètent de la remontée des prix des engrais depuis le printemps, et…

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne