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Semences
Le renouvellement des producteurs en question

En dépit du dynamisme de la filière, la Fnams est confrontée à un vieillissement de son réseau.

« IL FAUT TROUVER de l’intérêt économique pour les agriculteurs », insiste Jean-Noël Dhennin, le président de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams). Les marges dégagées par la production de semences peinent en effet à rivaliser face à celles des grandes cultures. Et ce malgré une filière compétitive de part sa forte capacité exportatrice. Aussi le renouvellement du réseau de producteurs multiplicateurs représente un dossier prioritaire pour le syndicat, qui en a fait le thème de son congrès annuel le 8 juin à Orléans. Intitulée “Quels leviers pour la compétitivité de la production de semences française”, une table ronde reviendra sur les points forts et les faiblesses de la filière ainsi que sur les moyens pour conserver son dynamisme.

Une filière compétitive... mais guère attractive pour les agriculteurs
« En une décennie, le nombre d’agriculteurs multiplicateurs de semences est passé d’environ 25.000 à moins de 18.000 », souligne Anne Gayraud, directeur Administratif et Affaires syndicales de la Fnams. Alors qu’une étude dans le Maine-et-Loire montre le vieillissement de la population des producteurs de semences, une autre dans le Centre conclut en l’érosion plus rapide de cette catégorie d’agriculteurs par rapport à la moyenne régionale. Les établissements semenciers confirment leurs difficultés à trouver des professionnels. Il faut dire qu’installer de nouveaux multiplicateurs demande de l’investissement et du savoir-faire. Dans l’Aude, une démarche pour faire émerger un groupe de jeunes producteurs porte ses fruits, grâce au parrainage par des anciens et au soutien financier du département.
Pourtant, cette filière présente des débouchés en pleine expansion à l’exportation. La filière semencière française connaît une progression de son chiffre d’affaires, qui s’élève à 2,7 Md€ en 2010/2011 contre 2,3-2,4 Md€ sur les trois exercices précédents. Un tiers de ce résultat s’effectue à l’exportation, avec un excédent commercial de 601 M€  en 2010/2011, en hausse de 35 % sur l’exercice précédent. Les semences “made in France” – principalement le maïs, les oléoprotéagineux et les plants de pomme de terre – sont en effet très appréciées par les pays de l’Est et le marché asiatique. Ainsi les surfaces d’oignon en multiplication ont-elles doublées en dix ans. « Et d’autres espèces devraient suivre au vu de l’intérêt de la Chine, notamment », s’enthousiasme Anne Gayraud.

Des surfaces en progression... avec un risque de pénurie en potagères
Selon les estimations du Gnis à la mi-mars, les surfaces en multiplication pour 2012, sont globalement en hausse par rapport à l’année dernière. « Cette progression a compensé les dégâts du gel en semences céréalières, notamment », explique Jean-Noël Dhennin. « Aujourd’hui, nous ne prévoyons pas de pénurie de semences, sauf en potagères où nous avons des craintes d’indisponibilité, principalement en carotte et oignon », s’inquiète-t-il.

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