Le rapport Attali prône la régulation des politiques et des échanges agricoles
Jacques Attali a remis à François Hollande le 13 octobre un rapport intitulé “Construire le monde positif que nous voulons pour les générations futures à l'horizon 2030”. Parmi les 20 volets de propositions que contient le document, des certaines concernent directement le secteur agricole.
« Sanctuariser l'alimentation »
En bonnes positions dans le rapport, l'agriculture et l'alimentation font l'objet de plusieurs recommandations. La première est la reconnaissance de « l'exception alimentaire parce que les marchés agricoles ne s'autorégulent pas », compte tenu de productions et de prix alimentaires très fluctuants face à une demande stable à court terme. Ainsi « pour assurer la sécurité alimentaire de tous et la préservation de l'environnement, les biens alimentaires doivent faire l'objet d'une exception dans les accords commerciaux, comme cela a été le cas pendant la période du Gatt jusqu'en 1995 : pas de limites aux droits de douanes mais il faut interdire les subventions, qui profitent aux produits exportés, et refonder les politiques agricoles sur des prix rénumérateurs plutôt que sur des subventions que les pays pauvres n'ont pas les moyens d'accorder », assure le rapport. Ce dernier préconise également l'incitation à la transition agroécologique, « le seul moyen d'assurer une sécurité alimentaire respectueuse de l'environnement et créatrice d'emplois ». Pour y parvenir, le document souligne notamment la nécessité « d'en clarifier la définition » et « de garantir au plus grand nombre l'accès aux aides publiques en abaissant les seuils d'éligibilité ». Les consommateurs, dont « le rôle est essentiel », ne sont pas oubliés, et sont invités à prendre « conscience des vertues du “manger mieux” et du “manger moins” », « le modèle alimentaire occidental actuel n'étant pas soutenable ni applicable à l'ensemble de la planète ».
Réglementer les échanges
Concernant les aspects commerciaux, le rapport Attali préconise de « réglementer le marché des matières premières agricoles ». « La spéculation induit une très forte volatilité du prix et engendre par conséquent une précarisation des populations du Sud », argue-t-il.
Ce document d'une centaine de page au total fait suite à un rapport intitulé “Pour une économie positive”, paru en 2013. Reste à savoir ce que l'actuel occupant de l'Élysée en fera.