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Le projet de bio-raffinerie de Total inquiète les producteurs de colza

Les producteurs français craignent des importations massives d'huile de palme à travers ce nouveau plan. « Une concertation rapide » est souhaitée par le ministre Stéphane Le Foll.

La transformation du site de La Mède de Total, pour en faire la première bio-raffinerie de France, a fait jaillir de fortes inquiétudes de la part des producteurs de colza. Les raffineries de Donge et de La Mède sont confrontées à de grandes difficultés, souligne, dans un communiqué, le pétrolier. « Face à la crise que connaît le raffinage européen, il y a trois attitudes possibles. La première, la facilité, c'est de jeter l'éponge. La deuxième, l'immobilisme, c'est de ne rien faire et de disparaître. La troisième, c'est d'innover et de se réinventer pour répondre aux évolutions de la demande », explique P. Pouyanné, DG de Total.

Marché du biodiesel saturé

Depuis 2008, la demande en produits pétroliers a diminué de 15 % en Europe, selon Total, en raison des efforts d'efficacité énergétique et de la baisse de la consommation des véhicules dans le cadre de l'engagement européen de réduction des émissions de CO2. Selon K. Guizouarn, présidente du syndicat Esterifrance, « le projet de Total est extrêmement inquiétant ». « La croissance de la consommation en biodiesel en France prévue par Total, nous en serions ravis, mais la pause choisie par le gouvernement de rester à 7 % d'incorporation dans le diesel ne semble pas avoir de fin annoncée. Le marché du biodiesel est saturé, tout nouvel acteur entrant viendra en concurrence directe. » Dès 2017, Total envisage de produire près de 500.000 t de biodiesel provenant d'huiles de récupération (30-40 %) et d'un mix d'huiles végétales (60-70 %) (colza, soja, palme), choisies selon les prix du marché. D'après le porte-parole du groupe Total, « le projet de La Mède ne vient pas remplacer les produits actuels. Il vient en complément. Les 500 kt produits correspondant à l'augmentation du marché du biodiesel d'ici à 2020. » D'après A. Rousseau, vice-président de la Fop et membre du conseil d'administration d'Avril, « la production française d'huiles usagées est limitée, de l'ordre de 20-30.000 t. Pour ce projet, 80 % des produits seront donc importés. La crainte pour nous, c'est de ne pas être compétitif, face à l'huile de palme. C'est 25 % de la sole de colza qui va disparaître, c'est-à-dire près de 400.000 ha. Sans parler de la partie protéine. L'huile de palme n'apporte pas de co-produits à valeur énergétique protéique. On sera obligé d'importer du soja américain entre autres. » « La filière biodiesel représente environ 20.000 emplois (...) et permet une économie d'importation de diesel et de tourteaux pour l'alimentation animale proche d'1,5 Md€ », conclut K. Guizouarn. Pour rappel, la France consomme près de 2,6 Mt de biodiesel (2013), elle en produit 2,2 Mt et en importe 400.000 t.

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