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État des sols en France
Le premier bilan « mitigé » du Gis Sol ouvre des perspectives

Après dix ans de travaux, le Groupement d’intérêt scientifique sur les sols, Gis Sol, dresse un premier bilan de l’état chimique, biologique et physique des sols de France. « Un bilan nuancé*, selon Dominique Arrouays, directeur de l’unité InfoSol de l’Inra, avec des points positifs (en terme de pH, de potassium, d’éléments traces métalliques et de polluants organiques), des préoccupations pour le futur (telles que l’érosion, la teneur en phosphore, l’artificialisation) et des incertitudes (concernant la biodiversité, le bilan carbone, le tassement). » Si cet état des lieux se révèle être une source d’informations inépuisable pour certains ou une prise de conscience de la réalité de la terre pour d’autres, il va permettre avant tout de considérer le sol comme « un élément essen­tiel au regard des enjeux mondiaux qui nous attendent », a déclaré Marion Guillou, PDG de l’Inra, à l’occasion de la présentation officielle de ce rapport vendredi 18 novembre au siège de l’IGN à Saint-Mandé.

Vers une gestion durable des sols
Pour l’Inra, ces données spécialisées sont une ressource précieuse pour la recherche sur le sol, sur des sujets aussi variés que l’évolution des émissions de gaz à effet de serre en cas de changement d’usage des sols, la cartographie du ris­que de tassement des sols, l’évolution du microbiote en fonction du changement climatique et des pratiques culturales ou encore l’apport de l’agriculture biologique à la qualité du sol. Il est à la fois « un champ nouveau de recherche dans le domaine de la microbiologie » et « une piste de développement de l’agroécologie », résume Marion Guillou. Un avis partagé par Yves François de l’APCA. « L’agriculteur commence à prendre conscience que le sol n’est pas seulement un support à leur production mais bien un sujet vivant ». Ce « retour à l’agronomie, après des décennies de simplification du travail de la terre » va permettre « une meilleure gestion de sa fertilité », insiste-t-il. De son côté, François Dubois de la Sablonnière de l’Agence de l’eau Loire Bretagne, évoque « le besoin à l’avenir d’organiser les productions dans les territoires en fonction de la fragilité des sols ». Ainsi sur les sols peu épais, on pourrait envisager l’implantation de plantes énergétiques ou encore des pratiques culturales en adéquation avec les sols très filtrants, qui génèrent facilement des pollutions. Une évolution « nécessaire » mais qui « ne sera pas facile à mettre en place » car elle touche « au cœur du métier de l’agriculteur », insiste Yves François. L’Ademe va même plus loin en proposant « une forme d’identification des terres à haute valeur environnementale » afin de les « préserver du développement urbain ».
L’évocation de ces applications potentielles souligne le besoin d’une politique de gestion durable des sols au niveau national, européen voire international. A défaut d’une “directive Sol”, une feuille de route vient d’être adoptée par l’UE pour une meil­leure gestion des ressources naturelles. Concernant le sol, « nous avons proposé que le taux d’artificialisation des sols soit égal à zéro d’ici 2050 », affirme Luca Montanarella, représentant de la Commission européenne. Des projets très ambitieux qui nécessiteront une diffusion et une vulgarisation des données disponibles, mais également leur élargissement spatiale et leur actualisation.

* Synthèse et analyse intégrale sont consultables à l’adresse : http://www.gissol.fr/actualite/publications.php.

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