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Le Port Autonome de Rouen joue à fond la carte de la valeur ajoutée

Depuis 2007, le Port Autonome de Rouen a entamé un important programme d’investissements de près de 70 millions d’euros

DEVELOPPEMENT. « Le Port Autonome de Rouen a vécu en 2007 sa troisième année d’activité correcte consécutive, à plus de 22 millions de tonnes, une nouvelle bonne année en implantations logistiques et en projets porteurs d’avenir ». C’est ainsi que Martine Bonny, directrice générale du PAR, a présenté les projets de la place portuaire rouennaise, lors de sa dernière conférence de presse.

Le trafic annuel est en léger recul de 4,6 % par rapport à celui de 2006, qui constituait l’un des meilleurs millésimes de son histoire. Il est supérieur de 1 % à celui de 2005, et les terminaux du port de Rouen ont accueilli, en 2007, 3.286 navires, soit dix de plus qu’en 2006. « Rouen, port de l’avenir, riche de son histoire millénaire et de toutes ses forces présentes, regarde vers le futur », lançait Martine Bonny, en présentant notamment le grand projet d’amélioration des accès maritimes du PAR. Ce dragage précis et soigné du chenal de l’estuaire de la Seine jusqu’aux portes de Rouen est à présent lancé, douze mois après la toute première communication sur ce sujet.

Créer de la valeur ajoutée

Ce projet fera gagner au PAR au moins 5 millions de tonnes. L’absence d’adaptation aux tirants d’eau ferait régresser le port à 17 millions de tonnes. Rouen, le port de mer le plus proche de Paris, créera des emplois et de la valeur ajoutée dans un cadre naturel réhabilité. « Notre projet d’approfondissement du chenal va continuer à être concerté avec les associations et les scientifiques de son Comité de suivi environnemental ».

En ce qui concerne l’activité du PAR, la fin de la campagne 2006/2007 a été plutôt bonne à l’exportation, surtout vers le Maghreb, notamment l’Algérie. La qualité des blés français était bonne et les cours européens encore abordables pour les acheteurs. En revanche, les paramètres de la campagne 2007/2008 sont très différents.

Très forte baisse des exports en blé

La qualité de la récolte est moyenne et, d’autre part, le prix du blé européen a considérablement augmenté. Ces deux éléments font que depuis le début de cette campagne la France vend mal. Alors que le tonnage rouennais atteignait 3,12 millions de tonnes pour le 1 er semestre 2007, il a été d’un peu plus de 2 millions de tonnes pour le 2 e semestre de cette année passée. D’où une baisse globale de 487.000 tonnes.

Les importations d’oléagineux progressent, grâce à un bon 2 e semestre 2007 de trafic de graines de colza vers l’usine de biodiesel Saipol à Grand-Couronne.

Les protéagineux ont connu de leur côté une année sans relief : expéditions d’avant l’été vers l’Égypte (féveroles) et vers l’Inde et le Pakistan (pois).

Des perspectives 2008/2009 incertaines

Les perspectives pour l’année 2008 et le début de la campagne 2008/2009 se dessineront fin février et début mars. Si la récolte se présente bien pour l’Ukraine, la Russie et le Kazakhstan, ces pays exerceront une très rude concurrence envers nos blés, de même peut-être que l’Argentine. Les États-Unis et le Canada n’auront alors que peu à vendre. Dans ce contexte, cette année 2007 à 5, 2 millions de tonnes de céréales pour le PAR s’explique et la France, via Rouen, pourrait, en deuxième partie de campagne, profiter de sa proximité géographique et des coûts du fret pour approvisionner de mars à juin les pays méditerranéens.

Une réforme sucrière drastique

Globalement, en ce qui concerne le trafic des engrais, le port de Rouen a traité près de 50.000 tonnes de potasses et 350.000 tonnes d’engrais manufacturés solides divers. Cette filière est en croissance de 4 % par rapport aux années passées, dans un contexte de fertilisation raisonnée des sols sur le marché français, lui-même bien orienté compte tenu des levées de jachères. En revanche, la réforme sucrière de l’Organisation Commune de Marché par l’Union européenne a contribué à pénaliser les terminaux portuaires européens. Les exportations du port de Rouen ont chuté globalement de 140.000 tonnes, dans des proportions moindres pour les sacs en conteneurs. Le tonnage des marchandises ensachées est passé de 376.000 tonnes en 2006 à 260.000 tonnes en 2007. Les sucres en sac passent de 140.500 tonnes à 47.000 tonnes. Concernant le sucre, on note que Rouen est le port européen qui est parvenu à conserver proportionnellement le meilleur niveau de trafic.

Comme on le voit, le PAR est à la croisée des chemins, face à des marchés en constante évolution, voire révolution. Il se donne donc les moyens de développer son trafic, en investissant dans ses infrastructures 37 millions d’euros en 2007 et 33 millions d’euros en 2008.

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