Le plan Écophyto ne passe toujours pas au sein de Coop de France
Des contradictions à gérer
Rêvons, projetons-nous en 2025, les pratiques agricoles auront muté, mais les phytos seront toujours là », a lancé Christian Pèes, président de Coop de France Métiers du grain, lors d'un point presse au Sia le 23 février. Le message est clair : « Oui pour changer la pratique agricole, pour s'interroger sur l'agronomie, mais le rythme que l'on veut nous imposer n'est pas forcément le bon. » Et de renchérir : « Les temps agricoles et les temps politiques ne sont pas les mêmes. »
Des contradictions à gérerChristian Pèes illustre ses propos en prenant l'exemple du Sud-Ouest, où la Pac prône une diversification des cultures. Or, ces nouvelles productions seraient toutes plus consommatrices en phytos. « Le CEPP (Certificat d'économie de produits phytosanitaires) est un dossier compliqué », commente Vincent Magde-laine, directeur de Coop de France Métiers du grain. « La transposition des CEE (Certificats d'économie d'énergie) dans le secteur des phytos est moins évidente », poursuit-il. Concernant l'objectif de réduction de 20 % sur cinq ans, « avec les CEPP, on est sûr de ne pas pouvoir y arriver. » Quant au système de sanctions, Vincent Magdelaine assume : « La pénalisation est forte, elle représente 30 % du CA, c'est de l'écologie punitive pour nous. Les solutions n'existent pas actuellement sur le marché. » Et, selon Christian Pèes, « les compensations sont assez virtuelles : on fonctionne avec des budgets en régression. Je m'en méfie extrêmement, car cela rend dépendant, au détriment de la productivité et de l'efficacité. Ce sont des petits bouts de solutions. Nous plaidons plutôt pour 10 % de réduction sur les cinq ans. »