Nutriarche
Le Nord et l'Est s'organisent
L'association NutriArche regroupe une trentaine de fabricants d'aliments pour animaux implantés dans un croissant allant de la Haute-Normandie à l'Alsace. Créée en juin, elle complète l'organisation de représentations régionales sur l'ensemble de la France pour parler d'une seule voix sur des dossiers terrain.



Les fabricants d'aliments pour animaux du nord de la Seine jusqu'en Alsace ont décidé de se regrouper au sein de la nouvelle association NutriArche, présidée par Alexandre Raguet (directeur de Sanders Nord-Est) qui constate : « Le projet est né en 2014, sous l'impulsion du président de l'ancienne Ina, (Industries du nord de l'aliment), Jean Deroo (Sabe) et celui de la délégation régionale Est du Snia, Thierry Dubarch (Moulin de Saralb). Au fur et à mesure chaque structure regroupait de plus en plus les mêmes interlocu-”teurs à la faveur des restructurations, tant dans les univers privés que coopératifs, qui ont fini par gommer l'essentiel des différences entre le nord et l'est du pays. » À l'occasion de l'assemblée générale constitutive, le 30 juin dernier, les membres de NutriArche ont donc élu président Alexandre Raguet (Sanders Nord Est), entouré de Gaël Peslerbe (Novial) vice-président, de Thierry Dubach (Moulin de Sarralbe) trésorier et de Pierre Mariani (France Mélasse) secrétaire.
Le nouveau découpage des régions administratives françaises renforce également l'intérêt d'une telle “organisation.
Pour adhérer, chaque fabricant d'aliments complets ou d'aliments complémentaires doit être adhérent d'une structure nationale : le Snia, Coop de France Nutrition animale ou l'Afca-Cial. L'association re-groupe déjà une trentaine d'entreprises, privées ou coopératives. Elles représentent la quasi-totalité du tonnage produit sur la zone, soit environ 85 % du tonnage livré : l'importation d'aliments pour animaux en provenance de Belgique et l'Allemagne pèserait en effet environ 15 % de volumes consommés par les élevages.
Pour une standardisation des exigences sanitaires
Quoique vaste, la région couverte par NutriArche est très cohérente. Grandes zones d'élevage et de culture, elle appartient dans son ensemble au croissant laitier. Elle est également frontalière avec la Belgique au nord et l'Allemagne à l'est. Les éleveurs exportant leurs produits animaux, surtout de la volaille, partageant ainsi des exigences en matière de certificats sanitaires et de respect de cahiers des charges. NutriArche voudrait notamment parvenir à l'harmonisation des modèles de certificats sanitaires entre les différents départements.
« Le nouveau découpage des régions administratives françaises renforce également l'intérêt d'une telle organisation avec les futures régions d'Alsace-Lorraine/Cham - pagne-Ardennes et du Nord-Pas-de-Calais/Picardie auxquelles nous ajoutons l'Île-de-France et la Haute-Normandie. Les décisions concernant les dossiers agricoles sont de plus en plus souvent pris au niveau régional, et le fait de représenter l'immense majorité des productions d'aliments de la zone nous permettra de porter des messages plus impactants », estime Alexandre Raguet.
NutriArche a commencé à travailler sur des dossiers techniques pour apporter ses réponses régionales à des problématiques partagées par toutes les régions déjà organisées. Ainsi, ses adhérents pourront bientôt signer un accord commun visant à ne pas laisser d'élevages sans aliments en cas de sinistre dans l'une des usines.
« Nous convenons de nous épauler en cas de problème technique afin d'éviter toute entrée en concurrence dans ces moments que chacun peut connaître », résume Alexandre Raguet. Autre dossier déjà engagé, la définition de conditions de sécurité lors des livraisons en élevage. Là encore, il s'agit de s'entendre pour que la sécurité des livraisons ne constitue pas une variable concurrentielle mais bien une base minimale partagée.
Discours commun
L'association ambitionne de porter une parole unique auprès des instances politiques régionales (préfectures de région, chambres d'agriculture régionales...), de promouvoir les métiers de la nutrition animale et de l'élevage comme de faire connaître ses savoir-faire auprès des autres professionnels et des écoles, notamment pour renforcer le recrutement de compétences. La région compte par exemple trois grosses écoles d'ingénieurs à Beauvais, Nancy et Dijon. « Dans les filières, notre savoir-faire repose sur la démarche nationale Oqualim à laquelle adhèrent tous nos membres. L'objectif est de la faire valoir comme gage de la qualité de nos productions, d'une part pour que les cahiers des charges reconnaissent sa pertinence et l'incluent, d'autre part, car nous visons la reconnaissance mutuelle par les autres systèmes de qualité européens », conclut-il.