Le “manger local” et le non-OGM portent le soja français
Lors de l'assemblée générale de l'Anamso, le 16 mars à Châlon-sur-Saône, les producteurs et multiplicateurs de semences oléagineuses ont fait le point sur la culture de soja en France.
Quand on parle du soja, on pense toujours aux États-Unis, au Brésil ou encore à l'Argentine, certainement pas à la France, où la légumineuse n'avait pas de réel débouché. Avec le plan Protéines lancé en 2014, le soja retrouve sa place sur le marché de l'alimentation animale. Alors qu'en 2011 la protéine issue de la graine représentait 20 % de sa valeur économique, aujourd'hui, elle représente 35 %. Depuis que la Pac a promu l'implantation de légumineuses, les surfaces de soja augmentent pour atteindre 100.000 ha en 2015 (contre 40.000 ha en 2013). La production de semences suit donc le mouvement avec un doublement des surfaces en multiplication (4.500 ha), dont 62 % destinés à l'exportation, principalement en Europe de l'Est.
Un soja français haut de gamme
En France, la demande en protéines est telle que l'alimentation animale représente 70 % du marché du soja et 3,5 Mt de tourteaux de soja sont importés chaque ” année, dont 500.000 t certifiées non-OGM (avec une prime 70 €/t). Avec le “manger local”, et les démarches Qualité, le marché du soja non-OGM est en plein essor. « Les sojas produits en France ne sont pas issus d'OGM, et c'est une force, admet Michel Boucly, directeur ad-joint du groupe Avril. Si toute la filière produit et transforme le soja en France, le différenciel payé aux pays exportateurs pourrait être transféré à la filière française et ainsi le soja pourrait être payé 15 à 20 €/t plus cher au producteur », ajoute-t-il. Et d'avertir « si nous nous lançons dans la production de soja à grande échelle, nous devrons débattre de ce principe de prime mais aussi être compétitifs. » Pour promouvoir le soja français, les variétés doivent être performantes. Grâce au fonds Faso, alimenté par une cotisation liée au tonnage d'oléagineux livré, la recherche a pour objectif de fournir aux obtenteurs des variétés tolérantes à la sécheresse et de précocité variable, afin d'avoir une implantation la plus large possible.