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Le maïs maître du monde...

Tandis que les exports sur pays tiers de blé tendre français progressent à 12,75 Mt, le maïs au bilan très tendu prend les rênes du marché

LE CONSEIL SPÉCIALISÉ Céréales de  FranceAgriMer, qui s’est réuni le mercredi 13 avril, n’a effectué que « des ajustements de fin de campagne », a indiqué Christian Vanier, le directeur de l’Animation des filières. En blé tendre, blé dur et maïs, les ressources sont en légère hausse d’un mois sur l’autre, suite à un abaissement des volumes stockés à la ferme et de l’autoconsommation. En orge, le disponible est quasiment inchangé par rapport aux prévisions de mars. « Rien d’extraordinaire », somme toute, comme l’a souligné Rémi Haquin, président du Conseil spécialisé Céréales de FranceAgriMer.

Des exportations de blé tendre sur pays tiers réévaluées de 150.000 t...
    FranceAgriMer a de nouveau réévalué les exportations françaises de blé tendre sur pays tiers à 12,750 Mt (+150.000 t sur les estimations de mars), contre 9,8 Mt enregistrées en 2009/2010. Les 10,6 Mt déjà expédiées à fin mars (contre 7,2 Mt la campagne dernière à la même époque) « rend plausible cette prévision mais le respect de ce chiffre suppose que toutes les lettres de crédits soient ouvertes dans les pays tiers et que le déchargement des navires se fasse dans de bonnes conditions, sinon les volumes devront être reportés sur la prochaine campagne », précise Michel Ferret, chef du service Marché et Etudes de FranceAgriMer. Dans le détail, les exportations hexagonales à destination de l’Algérie totalisent 2,9 Mt fin mars 2011 (contre 2,5 Mt fin mars 2010). Sur l’Egypte, ce sont 2,4 Mt (contre 1,4 Mt) qui ont été débarquées, et sur le Maroc 2,1 Mt (contre 0,81 Mt). Puis, dans le classement des meilleurs clients français, suivent le Yémen, (0,44 Mt, contre 0,42 Mt), Cuba (0,41 Mt, contre 0,02 Mt) et la Libye (0,23 Mt, contre 0,12 Mt).
    Au niveau européen, les certificats à l’exportation délivrés en blé tendre (cumul au 5 avril 2011) représentent 1 Mt de moins qu’en 2008/2009, campagne où l’UE avait exporté 23 Mt de blé tendre en grains. « On n’ira pas jusque-là cette année », regrette Michel Ferret. Au 31 janvier 2011, l’Allemagne n’a en effet expédié hors des frontières communautaires que 1,69 Mt, contre 3,23 Mt à pareille époque en 2009/2010. Cette situation profite à l’origine hexagonale puisque, fin mars, sur les 15,7 Mt de certificats délivrés par Bruxelles, plus de 68 % ont été attribués à la France, contre « 45 à 50 % en année normale », explique le chef du service Marché. En cette année de vaches maigres, notre voisin d’outre-Rhin a privilégié ses expéditions sur l’UE au détriment de ses clients étrangers. Ses ventes sur la Communauté sont de fait stables d’une campagne sur l’autre, la baisse des livraisons enregistrée sur l’Italie et l’Espagne ayant été compensée par leur hausse sur les Pays-Bas et la Belgique.

... grâce à un taux de collecte qui atteint des sommets
    Selon FranceAgriMer, « les chargements sans précédent sur pays tiers en blé tendre français – qui ont atteint 1,9 Mt en mars ! – » ont été rendus possibles par un « taux de collecte réalisée record », qui s’établit à 89 % de la collecte prévisionnelle au 1er mars 2011, contre seulement 79 % à la même date l’année dernière. Ce qui fait dire au directeur de l’Animation des filières, Christian Vanier, qu’« avec ce taux absolu, les stocks dans les exploitations agricoles vont être limités sur l’intercampagne ».

Le maïs devient le marché directeur à l’échelle mondiale
    On assiste à « un jeu de cache-cache entre le blé et le maïs », indique Michel Ferret. En pleine crise de 2008, le prix du maïs est déjà passé au-dessus de celui du blé tendre. Mais « ce qui est  inhabituel, c’est que cela se produit à ce stade de la campagne », s’inquiète le chef de service Marché, qui s’interroge sur la durabilité de ce phénomène. En tout état de cause, aujourd’hui, « l’élément clef du marché est le maïs, au niveau américain et, par là même, mondial ». Mais les inconnues sont nombreuses concernant cette céréale dont le bilan en cette fin de campagne est des plus tendus. A commencer par le niveau réel du stock chinois. « Il existe des rumeurs autour d’achats chinois de maïs. Depuis un an et demi, la Chine arrive à petits pas sur le marché. Quand vont-ils acheter de gros volumes ? », s’exclame Michel Ferret. Depuis quelques semaines, une délégation chinoise est en discussion avec les autorités argentines avec comme objectif d’établir un protocole pour lever les barrières sanitaires liées aux OGM. L’Argentine espère concrétiser une première vente d’ici la fin de campagne pour un volume maximum de 2 Mt, affirme FranceAgriMer. Et c’est sans compter de possibles achats de marchandises américaines par l’empire du Milieu. « Tout laisse à penser que la Chine pourrait devenir un importateur notable sur le marché mondial du maïs alors qu’il en exportait il y a encore quelques années », conclut Michel Ferret.

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