Le groupe Soufflet en mesure d’investir 150 M€ par an
Le leader français de la meunerie souhaite se développer sur ses métiers phare que sont les céréales, la malterie, les services aux agriculteurs et les biotechnologies.
« Les trois actionnaires de Soufflet ne touchent pas de dividendes, les bénéfices sont entièrement réinvestis dans l’entreprise », a déclaré son président Jean-Michel Soufflet. De quoi donner à ce groupe plus que centenaire et n’ayant encore que trois actionnaires les moyens d’investir de manière importante et autonome : pas moins de 150 M€ par an, annonce Marie-Ange Mathieu, directrice administrative et financière. Voilà pourquoi, en dépit d’une conjoncture difficile pour la filière céréales, le groupe reste serein. Son Ebitda (excédent brut d’exploitation) a progressé de 203 M€ à 210 M€ entre les exercices 2014/2015 et 2015/2016. Le chiffre d’affaires a baissé entre ces deux exercices (de 4,812 à 4,650 Md€) avec la baisse des prix des céréales.
Acquisitions et réorganisations
Le pôle malterie a ainsi acquis une usine en Inde, où la consommation de bière est en croissance. Avec des perspectives encourageantes, annonce le patron de Soufflet qui évoque le voisin chinois où les besoins en bière sont passés de 1,5 à 35 litres par habitant et par an en 25 ans. « Nous avons encore d’autres projets de croissance externe dans ce domaine », annonce Jean-Michel Soufflet.
Côté meunerie-BVP, l’entreprise procède à un gros travail de réorganisation. Un pôle « Bakery » est en construction : il regroupe les équipes de marketing et de recherche destinés à mieux valoriser la filière blé. Des travaux ont commencé sur son site de Corbeil-Essonnes. Soufflet profitera de l’apport de savoir-faire venant de Neuhauser, dont l’entreprise a acquis la majorité du capital l’an dernier « et que nous devons remettre dans un état satisfaisant », selon Jean-Michel Soufflet.
Vers plus de valeur ajoutée
Selon Jean-Michel Soufflet, la boulangerie artisanale est de nouveau à la veille d’une restructuration majeure, avec certaines chaînes qui sont sur le point de se développer par des magasins franchisés. « Certains n’ont pas encore enclenché la franchise mais devraient le faire », explique le président. En meunerie, la part de farines sous charte de production se développe et représentait en 2015 plus de 25 % des farines commercialisées.
Autre domaine de développement, la création de Soufflet biotechnologies, producteur d’enzymes industriels sur la base de Lyven, une société acquise en 2003. L’objectif est notamment de devenir leader sur le marché des enzymes à destination de l’œnologie et des jus de fruits.