Marchés
Le goût du progrès à la rescousse de la productivité
« La seule solution, pour faire face à l’augmentation de la population et du revenu par habitant, est la hausse de la productivité », a avancé Nicolas Bouzou, économiste et conseiller auprès du Premier ministre, lors de la conférence de la 53e Bourse de commerce européenne à Paris le 10 octobre.
Relancer l’innovation
Pour relancer la productivité, « encore faut-il retrouver le goût du progrès, estime Nicolas Bouzou. Aujourd’hui, plus personne ne croit au progrès, car l’innovation et le progrès ont un coût : la “destruction créatrice”. Cela bénéficie à certains, mais en pénalise d’autres, et cela a un fort impact sur l’opinion publique. » Selon lui, « la traduction institutionnelle de nos peurs, est le “principe de précaution” ». Les craintes de l’innovation pourraient être apaisées par « la régulation. S’il ne faut pas aller jusqu’à l’interdiction de l’expérimentation, on se doit de donner un sens à ces innovations, une éthique. »
Sur la question des OGM, « beaucoup d’agriculteurs américains sont perplexes face à l’attitude des européens et leur principe de précaution, alors que nous les cultivons depuis vingt ans, rapporte Alan Tracy, président de US Wheat Associates. Il faudrait que les aspects scientifiques soient à la base de la régulation. »
Soutenir l’agriculture à l’échelle de la planète
« L’Europe agricole existe et est présente sur les grands marchés mondiaux. On a donc une responsabilité dans le défi alimentaire. Mais, il faut arrêter d’opposer productivité et protection de l’environnement », a quant à lui estimé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, clôturant la conférence, qui avait pour thème “Quel rôle pour l’agriculture européenne dans le concert mondial ? Perspectives économiques et stratégiques pour les céréales ? ”.
« Il n’y aura pas de grandes zones de spécialisation agricole à l’échelle de la planète. Il faut soutenir l’agriculture dans l’ensemble des pays, des continents, car face à l’augmentation des aléas climatiques, cela pourrait, sinon, tourner à la catastrophe. Comme par exemple avec la sécheresse qu’ont connu les États-Unis durant l’été 2012. »