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Le ferroviaire à la reconquête des parts de marché

Le fret ferroviaire patine en dépit de ses nombreux atouts et de la libéralisation du secteur

L’OUVERTURE du marché du fret ferroviaire a fait apparaître de nombreux opérateurs autres que la SNCF ou ses filiales. On trouve maintenant des entreprises comme VFLI, Euro Cargo Rail ou Veolia. Cependant, le développement de ce mode de transport pour les marchandises reste soumis à la concurrence du fret routier et aux choix politiques liés à la régénération ou à la construction du réseau ferré. Certains secteurs, comme l’agriculture ou l’industrie agroalimentaire, restent fidèles au fret ferroviaire, notamment pour des aspects organisationnels.

En France, le rail reste en retrait

Le fret ferroviaire céréalier représente 12,5 % des transports de céréales en France. Selon Patrick Martin, président de Logistra, cette faible utilisation du ferroviaire serait liée « à des choix politiques ayant favorisé le transport routier de marchandises. ». Ainsi, on remarque une baisse du fret ferroviaire français de 10 % par an entre 2000 et 2004. L’apparition d’opérateurs alternatifs ou l’intégration des services logistiques chez certains acheteurs de céréales, tels Cargill ou Roquette, font aussi perdre des parts de marché à l’opérateur historique. Mais ces nouveaux entrants doivent développer leur flotte de wagons pour gagner en indépendance par rapport à la SNCF. Certaines régions, comme la Bretagne ou l’Auvergne, posent aussi problèmes en termes d’infrastructures, avec une nécessité de coupler le routier au ferroviaire pour atteindre certaines zones. Ainsi, l’OniGC a lancé en 2007 “Cererail” pour inciter les investissements en faveur du transport ferroviaire des grandes cultures. 20 % du montant des investissement dans la limite de 100.000 € sont subventionnés par l’organisme. Les projets éligibles sont les structures de chargement et de manutention, l’achat de locotracteurs, les systèmes de nettoyage et la création ou l’amélioration des infrastructures.

Les grandes cultures sur les rails

Les organismes stockeurs de céréales ont, il y a longtemps, investi en se raccordant au réseau national. L’utilisation du fret ferroviaire est avant tout liée à des aspects logistiques pratiques. En effet, la construction d’embranchements permettant le transport de marchandises sans intermédiaires entre les organismes stockeurs et les industries de transformation présente de nombreux avantages. Outre les prix de l’énergie, ce sont des problématiques de traçabilité, d’homogénéité de la qualité et de diminution du risque lié au transport qui sont ici pris en compte. Logistra, un commissionnaire de transport, répond de façon multimodale (ferroviaire, fluvial, routier) aux appels d’offres en s’adaptant aux priorités des clients ou en fonction des contraintes rencontrées.

En effet, dans le domaine du fret ferroviaire, l’unité de mesure est “le train complet”, soit environ 1.300 t de céréales, ce qui permet de diminuer l’occurence de certains risques. Surtout lorsque l’on sait qu’un train, avec des wagons spécialisés par type de marchandises, équivaut à approximativement quarante-huit camions, pour lesquels les aléas et les contrats seront plus nombreux.

De plus, « les risques de multiplication des sous-traitances en transport routier sont nombreux au vue de l’organisation de ce secteur », nous confie Patrick Martin. Enfin, un temps de chargement réduit à quatre ou cinq heures pour un train avec des équipes logistiques rôdées permet de réaliser un gain de temps non négligeable par rapport au transport routier.

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