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Syndicat des levuriers
« Le faible volume de sucre européen demeure un sujet d'actualité »

Stéphane Lacroix vient de succéder à Gérard Blin à la présidence de la Chambre syndicale française de la levure (CSFL). L'occasion de revenir sur les actions récentes des levuriers, l'avenir de la filière et les dernières innovations.

Imaginez un monde sans levure : pas de petit déjeuner en famille (croissant, brioche), pas de dîner romantique (vin, champagne), pas de convivialité entre amis (bière, pizza), constate Stéphane Lacroix, le nouveau président de la Chambre syndicale française de la levure (CSFL). C'est pourquoi nous voulons réaffirmer la dimension essentielle de la levure et continuer à nous inscrire comme partenaire de la filière. » C'est le sens de l'engagement de la CSFL dans l'Accord collectif sur la composition nutritionnelle et le développement durable avec la“ boulangerie artisanale, qui vient d'être signé par les ministres Le Foll et Garot (cf. page 3).

Quid de la suppression des quotas sucriers ? Tout le monde est dans le brouillard.

Mais l'actualité des levuriers, c'est également la situation de faible disponibilité en sucre et donc en mélasse, aliment de base des levures. Et, après les conséquence néfastes de la réforme de l'OCM Sucre en 2006, la prochaine suppression des quotas n'est pas pour rassurer les fabricants de levure. Reste qu'ils vont de l'avant et innovent tous azimuts pour coller au plus près des besoins de leurs marchés (cf. encadré).

Les levuriers montent au créneau

Depuis la réforme de l'OCM Sucre en 2006 (qui a induit une baisse de 30 % des la production betteravière européenne) et, dans le même temps, le développement massif de la production de bioéthanol (qui utilise le même sucre que les levures), les adhérents de la CSFL sont confrontés à une réduction forte des vo-” lumes de sucre et mélasse en Europe. « Un sujet toujours d'actualité puisque notre association européenne (Cofalec) vient d'interpeller la Commission européenne (via un courrier en date du 21 février) sur la faible disponibilité de sucre industriel dans l'UE », indique Stéphane Lacroix. Un message relayé par la CSFL, lundi 24 février, à l'occasion d'une réunion du groupe consultatif Sucre de la Commission européenne, qui a discuté de la prochaine réforme de l'OCM Sucre. « Tout le monde est encore dans le brouillard », constate-t-il.

Développer des partenariats avec l'industrie du sucre

« La fin des quotas à l'horizon 2017, c'est le big bang pour l'industrie sucrière, déclare le président de la CSFL. Après quarante ans de régime administré, le secteur va connaître une vraie révolution, avec une libéralisation de la production. » Deux options se présentent : soit les surfaces se développent car les producteurs européens reprennent des parts de marché sur le sucre de canne actuellement importé, soit la culture de betterave se réduit et se concentre sur quelques zones européennes. « Actuellement, c'est la première option qui prime, les betteraviers étant assez optimistes, au vu des bons prix actuels du sucre sur le marché européen », souligne Stéphane Lacroix. Mais si une baisse des prix, ou des facteurs climatiques et contre-cycliques, amènent une réduction tendancielle de la production de sucre, les levuriers se retrouveront confrontés à d'importantes difficultés. »

« Les betteraviers doivent passer d'une logique de lobbying (pour obtenir plus ou moins de quotas) à une logique de contrat dans un contexte concurrenciel très forte au niveau européen, souligne le président de la CSFL. Nous laissons à chaque groupe sucrier le temps d'élaborer sa stratégie. Nous pourrons alors discuter de partenariats. » Et de conclure : « La balle est dans le camp de l'industrie du sucre. »

Une R&D foisonnante et innovante

« Autant le bioéthanol de première génération entraîne des difficultés d'approvisionnement en substrat dans nos usines, autant la deuxième génération est porteuse d'opportunités, se réjouit Stéphane Lacroix, président de la CSFL. Permettre la fermentation des sucres contenus dans la cellulose est un défi technologique pour nos entreprises. » Des levuriers sont ainsi partie prenante du programme Futurol, « qui est entré dans sa phase de pilote industriel ». Dans le domaine de la nutrition-santé, « l'innovation pousse le secteur ». Après la commercialisation en 2012 d'une levure enrichie en sélénium, vient d'être mise sur le marché une levure enrichie en chrome avec l'avantage, pour ces oligo-éléments, de présenter une meilleure biodisponibilité que leur forme minérale. Quant à la levure désactivée pour la réduction de sel (LDRS), c'est « l'une des belles innovations de ces dernières années ».

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