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Alimentation animale
Le fabricant de mash se professionnalise pour répondre aux besoins de l'élevage

Les nouveaux arrivants dans le métier sont, pour l'essentiel, des fabricants d'aliments pour animaux et des OS qui apportent un service supplémentaire à leurs polyculteurs-éleveurs, en mélangeant les matières premières qu'ils leur rétrocèdent.

Le mash est un aliment composé non granulé, constitué d'un mélange de matières premières visuellement différenciables, de taille, de forme, de densité et de présentation différentes (particules, morceaux grossiers, laminés, floconnés, extrudés, granulés…), et qui peut contenir des aliments composés complémentaires », rappelait en substance Alain Guillaume, président du Snia, à l'occasion d'un zoom sur cette production, lors de la conférence de presse, commune au Snia et à Coop de France Nutrition animale, du 10 septembre à Paris. « C'est une forme de présentation de l'aliment, qui s'est beaucoup développée ces quinze dernières années, en continu, et qui vient aussi bien de fabricants d'aliments historiques – qui ont développé cette gamme– que de nouveaux intervenants sur le marché de l'alimentation animale (cf. graphe) », précise Stéphane Radet, directeur du Snia.

Un groupe de travail commun Snia / Coop de France NA

Dans ce contexte, les deux syndicats de la nutrition animale ont mis en place un groupe de travail conjoint. « L'objectif est de recenser ces récents masheurs –pour avoir un chiffre exhaustif de la production d'aliments composés sur le territoire national– mais également de les informer et les solliciter pour qu'ils déclarent leurs productions, de façon à rentrer dans les circuits de l'alimentation animale, en bonne et due forme », explique le président du Snia. Et son directeur d'insister : « Le mash est un aliment composé. La réglementation qui est applicable à ce produit et à ceux qui le fabriquent relève des dispositions communes à la nutrition animale, tant en termes d'étiquetage que de respect de l'hygiène. » Si les masheurs professionnels suivent les guides de bonnes pratiques d'Oqualim, « le métier est extrêmement diverse, reconnaît Alain Guillaume.

Nous avons là une réponse de la nutrition animale par rapport à une évolution de l'élevage, qui se traduit dans les chiffres.

On voit de tout, comme des matières premières qui arrivent dans des silos qui ont servi à tout à fait autre chose... Mais cela est en train de bouger à notre initiative et celle des producteurs de mash spécialisés, qui entendent que tout soit fait, comme pour l'aliment du bétail. » Un avis partagé par Jean-Luc Cade, président de Coop de France NA : « Le métier est en train de se professionnaliser. » Des problèmes restent à surmonter : « Le mash se caractérise par son aspect qui pose des questions techniques, comme son échantillonnage, prend comme exemple le président du Snia. Avec les services des Douanes, nous sommes en train de travailler sur la façon d'effectuer les prélèvements pour que le contrôle de ce produit soit fait valablement. »

Le million de tonnes devrait être largement dépassé

« Le mash est un produit qui intéresse les éleveurs », affirme Alain Guillaume. « C'est une nouvelle offre de présentation de l'aliment, qui correspond à l'évolution de l'élevage ruminant, essentiellement. Il répond à des exigences au niveau de l'éleveur tant en termes de praticité, que de qualité et performance de l'aliment », confirme Stéphane Radet. « La production de mash en France (cf. graphe) a dépassé les 800.000 t en 2013, et dépassera très largement le million de tonnes, quand nous aurons recensé tous les fabricants », anticipe le président du Snia.

« Notre ambition, pour la fin de l'année, est d'en comptabiliser le maximum et, pour 2015, d'étendre le champ de l'enquête (en y intégrant la destination des mashs, par exemple), indique Valérie Bris, directrice de Coop de France NA. Mais aujourd'hui, il est difficile de dire combien il y a de masheurs, parce que nous en découvrons tous les jours. »

Le mash concurrence les matières premières en l'état, et non l'aliment composé

« Outre l'augmentation du nombre de fabricants, la progression de la production du mash est liée à un transfert de la vente à l'éleveur de matières premières en l'état à une vente de matières premières mélangées, explique Jean-Luc Cade, président de Coop de France NA. C'est plus une substitution des matières premières en l'état qu'une prise de part de marché sur les granulés. » Et Valérie Bris, directrice de Coop de France NA, d'expliquer : « Le marché du mash ne concurrence pas l'aliment composé, puisque le volume d'aliments Bovin continue à progresser. » Le mash entre de fait à 90 % dans l'aliment Bovin (cf. graphe), en complément du fourrage. Si sa composition est variable selon l'espèce, « le mash est un aliment à dominante fibreuse et protéique, avec quelquefois des minéraux et vitamines en plus », décrit Alain Guillaume, président du Snia.

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